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La tension monte entre Ankara et Athènes

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Face à l’attitude agressive de la Turquie, qui persiste à violer les eaux territoriales grecques en y envoyant, notamment, le navire de recherche Oruç Reis et son escorte, Athènes a décidé de déployer le gros de sa flotte en méditerranée. 

Douze sous-marins déployés

Les menaces de sanctions proférées par l’Union européenne à l’encontre d’Ankara étant restées lettre morte, la Grèce a décidé, début août, de prendre les devants, en plaçant son aviation et sa marine en état d’alerte. Aujourd’hui, tous les soldats grecs sont sur le pied de guerre, tandis que la plupart des frégates et l’ensemble des douze sous-marins sont en mer. 

Une décision justifiée, selon Sotiris Dallis, professeur de relations internationales à l’université d’Athènes, par « l’absence de sanctions de l’Otan, alors que l’un de ses membres, la Turquie, en harcèle un autre, la Grèce ». Mais « le défi, dans ce genre de situation, c’est la gestion de la peur. La Grèce n’a pas été autant été mobilisée depuis 1974, lors de l’invasion du quart nord de Chypre par l’armée turque », rappelle monsieur Dallis. 

Scène internationale divisée

Bien que la France ait officiellement pris le parti d’Athènes (participation à l’exercice Eunomia, impliquant la frégate Lafayette et des Rafale), de nombreux pays restent en porte-à-faux dans cette histoire, ne voulant se mettre aucun des deux acteurs à dos. Les Britanniques, par exemple, refusent d’intervenir pour éviter que leurs ressortissants soient pris pour cible dans la partie turque de Chypre, tandis que les Etats-Unis, ou encore l’Italie réalisent, eux, des exercices conjoints avec les deux camps. 

« La solidarité européenne est bien évanescente », mais « Athènes a bâti un précieux réseau de solidarités qui a surpris la Turquie et qui pourrait freiner son appétit impérialiste », reconnait tout de même le géopolitologue Olivier Delorme.

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