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L’élection de Joe Biden inquiète Moscou

Joe Biden, RussieJoe Biden, Russie

Le ressentiment notoire de Joe Biden à l’égard de la Russie, et son appartenance au parti démocrate, traditionnellement plus sévère avec Moscou, ne sont pas de nature à rassurer le Kremlin. 

« Bonnet blanc ou blanc bonnet »

Pour la plupart des experts, la nomination de Joe Biden ne constituera pas de réel changement pour Moscou. « Trump ou Biden, pour les dirigeants russes, c’est bonnet blanc ou blanc bonnet, estime le journaliste Vladimir Pozner. Les relations avec les États-Unis n’ont jamais été aussi mauvaises et elles le resteront ».

« Il y aura moins de mouvements convulsifs et soudains mais c’est là que s’arrêtent les bonnes nouvelles », résume, pour sa part, Maria Snegovaya, du centre d’études européennes à l’université de Virginia Tech.

« La carte antirusse a été jouée avec succès dans la politique intérieure américaine et elle sera réemployée au cours des quatre années à venir », conclut le président de la commission des affaires étrangères de la Douma, Leonid Slutsky.

Sanctions élargies

Toutefois, le nouveau président américain, qui qualifie lui-même la Russie de « principale menace », risque tout de même de durcir le ton avec Moscou.

« La confrontation entre la Russie et les États-Unis va se poursuivre, les sanctions resteront et seront même élargies et il y aura davantage de critiques à l’égard de la politique intérieure et extérieure russe », prévoit, par exemple, le directeur du centre Carnegie à Moscou, Dmitri Trenin. « On s’attend à ce que les sanctions augmentent considérablement, surenchérit le juriste Anton Immennov. Au lieu de sanctions sectorielles, Biden se concentrera davantage sur des sanctions ciblées mais douloureuses, contre des politiciens, des militaires et des hommes d’affaires ».

Et concernant la politique extérieure russe, « l’Administration Biden renforcera le potentiel militaire de l’Ukraine et portera plus d’attention à la crise biélorusse. D’une façon générale, Washington sera plus actif dans l’espace postsoviétique », assure Dmitri Trenin.

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