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En Russie, l’inflation alimente la contestation

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Fragilisé par sa mauvaise gestion de la crise sanitaire et des scandales tels que l’affaire Navalny, le régime autoritaire de Vladimir Poutine redoute désormais que la hausse des prix des denrées alimentaires redonne du souffle à la contestation sociale.

Difficultés à trouver un emploi

« Actuellement, je n’arrive pas à trouver du travail. D’habitude, on m’embauche sur des chantiers, mais, en hiver, c’est plus difficile. Et dans les magasins, les prix n’arrêtent pas de monter », témoigne Raf, 55 ans, qui se retrouve obligé de demander l’aide d’associations caritatives pour se loger et se nourrir. 

« Ici, nous ne recevons pas seulement des SDF, mais aussi des gens pauvres et souvent des personnes âgées », explique l’assistante sociale Olga Alexandrovskaya. « Beaucoup de nos “clients” travaillaient sans contrat et ont perdu leur travail du jour au lendemain à cause de la pandémie. D’autres n’ont pas été payés par leur employeur malhonnête ».

Difficultés à se nourrir

L’inflation touche l’ensemble des produits, mais bien sûr, l’augmentation du prix des denrées alimentaires qui inquiète tout particulièrement les Russes. « Je suis allée chercher du pain noir ordinaire et j’ai été stupéfaite: 50 roubles. Et cela dans la région de Krasnodar, le grenier à blé de la Russie! », proteste une femme sur Telegram. « Cher président, que se passe-t-il dans notre pays?! », interpelle-t-elle. « Le filet de poulet coûte aujourd’hui 300 roubles (3,50 euros), alors que je l’achetais pour 220 roubles il y a deux semaines. Beurre, lait, mayonnaise, tout augmente, félicitations camarades », ironise une autre russe.

« En Russie, la part des produits alimentaires importés, ainsi que les matières premières et les équipements nécessaires à leur production est plus importante qu’en Europe, explique le chercheur Mark Goikhmann. L’année dernière, l’euro a augmenté de près de 30 % par rapport au rouble et le dollar de 20 %. Cela ne peut qu’affecter le prix des produits ». Résultat ? En moyenne, un ménage russe consacre 70% de ses revenus à l’alimentation.

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