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Téhéran en passe d’avoir la bombe

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L’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, ou Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), est au plus mal. Téhéran en multiplie les violations, tandis que l’apaisement attendu de l’élection de Joe Biden ne se fait toujours pas sentir.

Dernière chance

Mercredi 13 janvier, l’Iran a informé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qu’elle avait relancé sa production d’uranium métal, censé servir de carburant à un réacteur nucléaire. Téhéran a aussi admis avoir poussé l’enrichissement de son uranium à 20 %, un taux bien supérieur à celui de 3,67 % fixé par l’accord. (Rappelons que, d’après les experts, un uranium faiblement enrichi à 5% suffit à confectionner une bombe nucléaire.) 

L’Iran possède donc l’ingrédient essentiel pour constituer sa bombe, mais un retour en arrière est encore possible. En effet, dimanche 21 février des inspecteurs de l’AIEA doivent inspecter les sites iraniens. Téhéran a donc encore le choix de se plier à ce contrôle pour préserver l’accord, mais si elle restreint l’accès aux inspécteurs, ce sera la fin du JCPOA.

« Les Iraniens veulent avoir des leviers supplémentaires pour négocier. Ils veulent prendre des gages avant que ne démarrent les pourparlers… À moins qu’il s’agisse d’une fuite en avant », résume un diplomate français. 

Nécessité d’un nouvel accord

Mais le nucléaire iranien n’est plus le vrai problème, comme le rappelait la une du New York Times le 29 novembre : « Cher Joe, il ne s’agit plus du nucléaire iranien ». En effet, le programme balistique, les drones suicides, et le soutien de l’Iran aux milices chiites sont maintenant au cœur du problème. De nombreux diplomates estiment donc le JCPOA dépassé, et réclament qu’un nouvel accord soit signé. 

« Un simple retour au JCPOA ne suffit plus. Il faut s’occuper en même temps des autres questions », résume un diplomate français. « Le JCPOA est un mauvais accord et face à un mauvais accord, il faut un meilleur accord », surenchérit l’ambassadeur israélien à Paris, Daniel Saada. « Comment répondre à tous les défis iraniens en même temps? Nous n’avons pas encore la réponse », admet, enfin, un diplomate américain.

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