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Finlande/Otan : Moscou va renforcer son flanc ouest

Finlande, OtanFinlande, Otan

Le chef d’état-major des forces armées russes, le général Valeri Gerasimov, et son homologue américain, le général Mark Milley, se sont entretenus par téléphone jeudi 19 mai. Les deux hommes ont « discuté de plusieurs sujets de préoccupation liés à la sécurité et sont convenus de maintenir les lignes de communication ouvertes », selon le Pentagone.

« La flexibilité, c’est le plus important »

Outre la guerre en Ukraine, où l’armée russe accroît doucement son contrôle sur les territoires du Donbass, les deux hommes ont probablement abordé la question de l’adhésion des pays scandinaves à l’Otan, la Finlande et la Suède venant de formuler leur demande dimanche dernier. Or, plus que la Suède, c’est surtout l’adhésion de la Finlande à l’Otan qui inquiète Moscou. En effet, les pays partagent 1300 km de frontière, et une adhésion de la Finlande à l’Otan placerait les forces de l’alliance à proximité du port militaire de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord.

Voulant ménager la chèvre et le chou, le président finlandais, Sauli Niinistö, a toutefois demandé à pouvoir « rester flexible sur la tenue d’exercices conjoints » avec l’Otan, et concernant le déploiement d’équipements militaires en territoire finlandais. « La flexibilité, c’est le plus important actuellement. De garder un oeil sur la situation, de ne pas surréagir ou de donner à quiconque de raison de surréagir, tout en étant capable de réagir immédiatement », a déclaré monsieur Niinistö, à l’issue d’un entretien avec Joe Biden jeudi.

Réaction russe

Le Kremlin a immédiatement qualifié les candidatures de la Finlande et de la Suède à l’Otan « d’erreurs », admettant tout de même qu’elles n’allaient « pas constituer une menace immédiate » pour la Russie. « Le déploiement d’infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse », a toutefois prévenu Vladimir Poutine.

Sans attendre la décision finale de l’Otan, Moscou a donc pris les devants, en annonçant une série de mesures « militaro-techniques ». Douze nouvelles bases devraient ainsi être construites dans le district militaire de l’Ouest pour faire face à la « croissance des menaces militaires aux frontières russes », a annoncé le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.

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