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La Russie bloque les exportations de céréales

Samedi 29 octobre, la Russie a annoncé suspendre sa participation à l’accord assurant la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes. Cette décision, qui empêche l’acheminement des céréales, est une réponse à l’attaque au drone menée par les Ukrainiens contre la flotte russe en Crimée.

Suspension de l’accord

Dimanche 30 octobre, Moscou a précisé avoir récupéré des débris de drones attestant que ceux-ci avaient emprunté le corridor sécurisé dévolu au transport de céréales pour attaquer la Crimée. « Les drones maritimes se déplaçaient dans la zone de sécurité du ‘corridor des céréales’ », a déclaré le ministère russe de la Défense russe dans un communiqué. 

Ces drones, qui disposent « de modules de navigation fabriqués au Canada », ont très certainement été lancés « depuis l’un des navires civils affrétés par Kiev ou ses maîtres occidentaux pour l’exportation de produits agricoles depuis les ports maritimes de l’Ukraine », affirme le Kremlin.

« Compte tenu de l’acte terroriste réalisé par le régime de Kiev avec la participation d’experts britanniques contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils impliqués dans la sécurité des couloirs céréaliers, la Russie suspend sa participation à la mise en œuvre de l’accord sur les exportations des produits agricoles des ports ukrainiens », a ainsi annoncé le ministère russe de la défense, samedi sur Telegram.

« Faux prétexte »

Kiev a immédiatement dénoncé un « faux prétexte », appelant à faire pression sur la partie russe pour qu’elle « s’engage à nouveau à respecter ses obligations ». Car les effets du renoncement à l’accord se font déjà sentir. Un navire chargé de 40 tonnes de céréales devait partir d’Ukraine dimanche pour l’Éthiopie, « mais à cause du blocus du couloir céréalier par la Russie, les exportations sont impossibles », a par exemple déploré le ministre ukrainien de l’Infrastructure, Oleksandre Koubrakov.

Mais « cette décision ne date, en fait, pas d’aujourd’hui », affirme Volodymyr Zelensky. « La Russie a commencé à aggraver la pénurie mondiale de nourriture en septembre, quand elle a commencé à bloquer les mouvements des navires transportant nos productions agricoles. Il s’agit d’une intention transparente de la Russie de faire peser à nouveau le spectre d’une famine à grande échelle en Afrique et en Asie ».

Indignation internationale

Du côté de l’UE, le chef de la diplomatie Josep Borrell a « exhorté la Russie à revenir sur sa décision ». Celle-ci « met en danger la principale voie d’exportation de céréales et engrais dont on a besoin pour répondre à la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre » en Ukraine, a insisté le diplomate. 

Outre atlantique, Joe Biden a dénoncé une décision scandaleuse. « Une réponse internationale vigoureuse est nécessaire. Au niveau de l’ONU et en particulier au niveau du G20 », a déclaré le président américain. « La Russie essaie encore une fois d’utiliser la guerre qu’elle a initiée comme prétexte pour se servir de l’alimentation comme d’une arme, ce qui affecte directement des pays dans le besoin et les prix des denrées alimentaires à travers le monde, et exacerbe des crises humanitaires déjà graves et l’insécurité alimentaire », a ajouté la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson.

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