Dans un entretien accordé mercredi au Monde, au Wall Street Journal et à l’An Nahar (Liban), le président français a une fois de plus insisté sur la nécessité d’accorder des « garanties de sécurité » à la Russie.
Quid de l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan
L’entrée de l’Ukraine dans l’Otan serait vécue par la Russie comme une provocation, et « ce n’est pas avec cette Russie-là que vous pouvez l’imaginer», a déclaré Emmanuel Macron mercredi.
Mais « que l’Ukraine entre ou non dans l’Otan, et ce n’est pas le scénario le plus vraisemblable, il faudra lui donner des garanties de sécurité d’autant plus robustes qu’elle a été agressée par la Russie », poursuit le président français. Il faudra donc lui donner des « garanties de sécurité » indépendantes de l’Otan, tout comme à la Russie, insiste-t-il ensuite, au risque de se mettre quelques alliés à dos. De tels propos avaient en effet attiré à Emmanuel Macron les foudres de l’Ukraine et des pays d’Europe de l’est il y a quelques mois.
Importance du dialogue
« À la fin, il faudra mettre tout le monde autour de la table. Et donc que tous les Européens et les Occidentaux qui me donnent des leçons de morale m’expliquent avec qui ils se mettront autour de la table », poursuit le président. « Moi, je n’ai pas envie que ce soient les Chinois et les Turcs seuls qui négocient le jour d’après ».
Emmanuel Macron en a d’ailleurs profité pour rappeler l’importance de l’autonomie stratégique de l’Europe. « Il n’y a pas d’architecture de sécurité de l’Europe sans autonomie stratégique, dans l’Otan et avec l’Otan, mais pas en dépendant de l’Otan. Une alliance, ce n’est pas quelque chose dont je dépends, c’est quelque chose que je choisis. Nous devons repenser notre autonomie stratégique », a-t-il insisté. « L’Europe doit gagner en autonomie technologique, capacitaire, y compris par rapport aux États-Unis ».