Selon la Kiev, l’armée russe envisagerait de mobiliser 500 000 hommes supplémentaires pour lancer d’importantes offensives au printemps et à l’été. L’information est difficile à vérifier, les médias russes ayant reçu l’ordre de ne pas parler d’éventuelles nouvelles mobilisations.
« Multiplier les lignes de défense »
S’ils veulent lancer de nouvelles offensives, ou même tenir leurs lignes, les Russes « devront lancer une nouvelle vague de mobilisation, affirmait Kyrylo Buodanov, chef de la Direction principale du renseignement ukrainien, fin décembre. Cela « en tenant compte du fait que la mobilisation passée, qui est censée s’être terminée, ne s’est pas arrêtée », insistait le militaire.
Et les nouveaux appelés, si mobilisation il y a, devraient être utilisés « pour multiplier les lignes de défense sur les territoires illégalement occupés plutôt que comme combattants », avançait en novembre Hervé Bléjean, directeur de l’état-major de l’Union européenne, devant les députés de la commission de la Défense nationale.
Grande incertitude
« Avant, nous pouvions écrire sur la mobilisation actuelle et sur les scénarios et prévisions possibles. Maintenant, toutes les prévisions sont mises à l’arrêt. La demande dit qu’il est impossible d’en parler, même si la déclaration a été faite par un député de la Douma d’État de la Fédération de Russie ou un sénateur », explique une source au Moscow Times.
Une grande incertitude demeure donc, que le chercheur Thibault Fouillet, associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique, tente d’éclaircir. « La Russie pourrait mobiliser, c’est certain, mais quel type de troupes ? Il faut déjà assimiler les 300 000 mobilisés de septembre, rappelle l’expert. D’ailleurs, « je ne pense pas que la mobilisation change la donne, pointe-t-il. Au début, les Russes étaient à quatre contre un, aujourd’hui ils sont à un peu plus d’un contre un. La qualité de l’armée russe baisse depuis un an, contrairement à l’armée ukrainienne ».