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Lancement des exercices « Freedom Shield »

USA, CoréeUSA, Corée

Lundi 13 mars, Washington et Séoul ont entamé les exercices militaires « Freedom Shield », axés sur « l’évolution de l’environnement de sécurité » liée à l’agressivité de la Corée du Nord. Les manoeuvres devraient durer au moins dix jours. 

Tir de missiles nord-coréen

L’ouverture de ces exercices fait justement suite au tir de deux missiles de croisière par Pyongyang depuis un sous-marin quelques heures plus tôt. Selon KCNA, l’agence de presse gouvernementale de la Corée du Nord, ce tir d’essai devait permettre de « vérifier la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces ». 

Ce tir, couronné de succès, exprime « la position invariable » de la Corée du Nord face à une situation où « les impérialistes américains et les forces fantoches sud-coréennes avancent de manière de moins en moins dissimulée dans leurs manœuvres militaires contre la RPDC  (République populaire démocratique de Corée) », poursuite KCNA.

Pyongyang est d’ailleurs particulièrement attaché à ces tirs de missiles, à la fois intimidation et démonstration de puissance, qu’elle considère comme gage de sa souveraineté. Toute interception de nos missiles sera « considérée comme une claire déclaration de guerre », avait ainsi prévenu Kim Yo Jong, la soeur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, la semaine dernière.

KCNA a d’ailleurs récemment fait savoir que « des mesures pratiques importantes ont été discutées et adoptées pour un usage plus efficace, plus puissant et plus offensif de la dissuasion de guerre ».

« Freedom Shield » sert de prétexte

Côté sud-coréen, certains redoutent que la coopération avec Washington serve de prétexte à Pyongyang pour intensifier ses tirs. « Pyongyang a des capacités militaires en cours de développement qu’il veut de toute façon tester, et aime utiliser la coopération de Washington et Séoul comme excuse », assure Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha de Séoul. 

« La Corée du Nord utilisera l’exercice Freedom Shield 2023 pour unifier son peuple et s’en servira comme excuse pour investir davantage dans les armes de destruction massive, abonde Chun In-bum, un général sud-coréen à la retraite. Il faut s’attendre à d’autres tirs de missiles, avec des variations de style et de portée, et même à un essai nucléaire. D’autres actes d’intimidation de la part de la Corée du Nord ne seraient pas surprenants ».

Pyongyang ne devrait toutefois pas « franchir la ligne rouge », en commettant des actes « qui obligeraient les États-Unis et la Corée du Sud à riposter », estime Hong Min, de l’Institut coréen pour l’unification nationale. En effet, la Corée du Nord redoute toujours les représailles américaines, Washington ayant récemment réaffirmé son engagement « sans faille » à défendre Séoul, en utilisant « toute la gamme de ses capacités militaires, y compris nucléaires ». Preuve de ce soutien ? L’intensité sans précédent de l’exercice « Freedom Shield », qui devrait être « très différent – tant sur le plan qualitatif que quantitatif – des exercices conjoints précédents qui ont eu lieu ces dernières années ».

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