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Les grands partis sanctionnés au profit des extrêmes

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[image:1,l]Les Grecs disent non à l’austérité et le montrent dans les urnes. Les législatives anticipées du dimanche 6 mai ont conduit à l’effondrement des deux principales formations politiques qui dirigent le pays dans un gouvernement d’union nationale depuis novembre dernier sous l’administration de Lucas Papadémos.

Les Grecs sanctionnent les partis traditionnels

La droite de la Nouvelle démocratie et la gauche du Pasok n’ont réussi à recueillir que 32,4% des voix, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur et après dépouillement de 95% des bulletins de vote. Ils obtiennent donc 150 des 300 sièges de l’Assemblée et n’atteignent pas la majorité absolue fixée à 151sièges.

Les partis de l’austérité subissent une vaste débâcle attendue depuis plusieurs semaines et prévue par les nombreux instituts de sondages. Lors des élections législatives de 2009, ces deux formations avaient réuni 77,4% des voix.

Grande victoire des extrémistes

Les deux vainqueurs de ces législatives « sanctions » sont alors la gauche radicale et l’extrême-droite à tendance néo-nazie qui, grâce à leurs discours anti-austérité, ont séduit une population grecque lassée de ses efforts et accablée par un chômage à plus de 21%.

Le parti d’extrême-gauche Syriza, opposé au mémorandum d’accord entre la Grèce et ses créanciers, grâce à son score de 16,66%, obtient 51 sièges à l’Assemblée. Sous la direction d’Alexis TsiprasSyriza se prononce en faveur de la suspension du service de la dette et de l’effacement d’une partie de la dette publique.

De l’autre côté de l’échiquier politique, les néo-nazis de Chryssi Avghi (Aube Dorée) font une entrée en fanfare au Parlement. Sous l’égide de Nikos Michaloliakos, ils recueillent 6,9% des voix et obtiennent 21 sièges à l’Assemblée. Aube Dorée devient ainsi le 6ème des sept partis représentés au Parlement.

Une entrée au Parlement qui bouleverse la donne politique et qui laisse planer de nombreux doutes sur l’avenir de la Grèce dans la zone euro.

Mettre un terme à l’austérité

Les deux partis « surprise » de ces législatives anticipées ont réuni leur électorat autour d’un refus de l’austérité qui asphyxie le pays. Alexis Tsipras, victorieux devant ses militants réunis dans le centre d’Athènes, dimanche 6 mai au soir, a exprimé en des termes clairs, son refus de « l’esclavagisme » imposé par l’Europe.

« Notre programme est un gouvernement de gauche, qui annule le mémorandum […] nous ferons tout pour que le pays ait un gouvernement qui dénonce l’accord de fait » avec l’Union Européenne et le Fonds monétaire international.

Même discours chez les extrémistes d’Aube DoréeNikos Michaloliakos, surnommé « le Führer » a fait de l’accord financier entre la Grèce et ses créanciers son cheval de bataille et dénonce ces « usuriers mondiaux » et « l’esclavage » imposé par les démons de la Grèce, personnifiés par l’UE et le FMI.

Trouver une issue à l’impasse politique grecque

À quelques points près, la Nouvelle démocratie devient la première formation politique du Parlement. Avec 19,06% des voix, 109 députés de la droite modérée siègeront à l’Assemblée. Son leader Antonis Samaras, au soir de sa victoire, a proposé un gouvernement de « salut national » pour la Grèce qui, si elle ne trouve pas de consensus gouvernemental rapidement pour sortir de son impasse politique, pourrait mettre en péril les acquis construits depuis plusieurs mois avec ses partenaires européens.

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