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Bachar al-Assad reste-t-il un «gentleman» fréquentable?

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Pour la troisième fois, Kofi Annan a fait, lundi 9 juillet, le voyage de Damas. Il y a rencontré le président Bachar al-Assad. Samedi, au lendemain de la réunion des Amis du peuple syrien à Paris, l’émissaire international avait admis l’échec de son premier plan de paix. Son objectif reste le même : trouver une solution pour mettre fin à la révolte débutée en mars 2011.

Kofi Annan discute avec le « gentleman » Bachar al-Assad

A l’issue de l’entretien, Kofi Annan s’est montré résolument optimiste. « Nous avons discuté de la nécessité de la fin des violences et des moyens d’y parvenir. Nous nous sommes mis d’accord sur une approche que je vais partager avec l’opposition armée », a-t-il ainsi indiqué. « Je quitte la Syrie mais nous continuerons notre dialogue et, comme je l’ai signalé, l’approche dont nous avons discuté en vue de la fin des violences sera partagée avec l’opposition armée », a-t-il encore souligné, sans dévoiler le contenu de l’accord.
De son côté, le gouvernement syrien, qui a qualifié la réunion de « constructive »,  a indiqué que la mise en œuvre du plan de paix de Kofi Annan avait « été au cœur des discussions qui ont porté également sur la manière d’aller de l’avant ».

Hillary Clinton partage l’optimisme onusien

Les jours du régime de Bachar al-Assad « sont comptés » a déclaré dimanche Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, rapporte CNN.

« Il ne fait aucun doute que l’opposition est de plus en plus efficace dans sa lutte contre l’armée gouvernementale syrienne et les milices affiliées » a déclaré Hillary Clinton lors d’une conférence sur l’Afghanistan, qui se déroulait à Tokyo, a indiqué Voice of America.

« L’avenir doit être clair pour ceux qui soutiennent le régime de Bachar al-Assadles jours sont comptés » a t-elle ajouté.
Cependant, Hillary Clinton a reconnu que les efforts pour négocier un plan de paix en Syrie, menés par Kofi Annan, ambassadeur des Nations Unies, se sont révélés infructueux, a signalé Al-Jazeera.

« Ce que Kofi Annan a dit devrait tirer la sonnette d’alarme. Il a précisé que le régime syrien n’a pas respecté le plan en six points que nous avions mis en place. Dès que nous pourrons mettre fin à la violence, et entamer un processus de transition politique, moins de gens mourront. Cela permettrait de sauver l’état syrien et d’éviter un assaut catastrophique pour le pays, et la région. »

Eviter l’embrasement

Kofi Annan a également reconnu la Russie et l’Iran comme des acteurs notables de la région. « La Russie exerce une influence, mais je ne suis pas sur que les évènements soient déterminés par la seule Russie. L’Iran est un acteur, il doit faire parti de la solution. Ce pays a de l’influence et il ne faut pas l’ignorer »

Toutefois, Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU a déclaré que les Nations Unies peuvent continuer à jour un rôle crucial dans ce pays ravagé par la violence, selon un rapport qui sera présenté au conseil de sécurité, obtenu à l’avance par la chaîne CNN.

Authentique pas en avant ou illusoire apaisement ?

Ce plan stipule, outre la fin des violences, un dialogue politique, l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones touchées par les combats, la fin des détentions arbitraires, la liberté de circulation pour les journalistes, la liberté d’association et le droit de manifester pacifiquement.

Compte tenu des précédents épisodes diplomatiques, qui n’ont pas permis – depuis mars 2011 – de mettre un terme au carnage syrien, on peut légitimement émettre des doutes sur la sincérité du régime syrien et trouver difficile de partager l’optimisme de la diplomatie onusienne. 

Jusqu’à quand sera-t-il encore acceptable – et jugé utile – de parler à Bachar al-Assad ? A partir de quand le mot « Damas » rimera-t-il avec « Munich » ? Quand donc Kofi Annan – comme Chamberlain face à Hitler en septembre 1938 à Munich – réalisera-t-il que Bachar al-Assad n’est pas un gentleman ? 

 

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