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Selon le tableau de bord mensuel Ifop-Paris Match publié mardi 8 janvier, seuls 37 % des Français (-4 points en un mois) déclarent approuver l’action du président de la République (30 % l’approuvent « plutôt », 7 % « tout à fait »). En revanche, 33 % ne l’approuvent « pas du tout », et 30 % « plutôt pas ». Si 58 % des Français jugent que le chef de l’État « défend bien les intérêts de la France à l’étranger », François Hollande enregistre le plus faible niveau de popularité depuis son élection.
Cependant, depuis vendredi dernier, la France est engagée au Nord-Mali : « Les terroristes doivent savoir que la France sera toujours là lorsqu’il s’agit des droits d’une population qui veut vivre libre et dans la démocratie », a déclaré François Hollande. Cette intervention, saluée par la quasi-totalité de la classe politique permettra-t-elle au Président de remonter dans les sondages ? Retour sur les différents conflits, depuis la guerre du Golfe, et leurs impacts sur l’opinion des Français.
La guerre du Golfe, tremplin de popularité pour François Mitterrand
La guerre du Golfe de 1990-1991 opposait l’Irak de Saddam Hussein à une coalition de 34 États, soutenue par l’Organisation des Nations unies entre 1990 et 1991. En août 1990, selon un sondage IPSOS – Le Point, 59% des Français répondaient « oui » et 31% « non », à la question : « Faîtes-vous confiance ou non à François Mitterrand pour défendre au mieux les intérêts de la France et des Français dans l’affaire du Golfe ? »
En novembre 1990, selon un sondage BVA – Paris Match, 57% des Français approuvaient la politique du Président dans sa gestion de la crise du Golfe. Et en janvier 1991, François Mitterand avait toujours le soutien des Français : selon un sondage SOFRES – Le Monde – TF1, 70% des Français estimaient alors que la France avait fait tout ce qu’elle pouvait pour éviter la guerre et 65% approuvaient la politique menée par François Mitterrand.
Enfin, selon un sondage BVA – Paris Match, les cotes de popularité du président François Mitterrand et du Premier ministre Michel Rocard ont augmenté de 5% suite à la guerre du Golfe, atteignant respectivement 54% et 45% d’opinions favorables.
Le Kosovo a aussi servi la popularité de Jacques Chirac
La guerre du Kosovo a eu lieu en 1999 sur le territoire de la République fédérale de Yougoslavie, opposant l’armée yougoslave à l’armée de libération du Kosovo et l’Otan. Or, selon les sondages, l’intervention des forces françaises dans le conflit a dopé la popularité de Jacques Chirac et de Lionel Jospin. Selon un baromètre BVA-Paris-Match, les deux hommes ont retrouvé à cette époque presque les sommets atteints à l’époque de la Coupe du monde de football.
Selon un sondage Ipsos, 70% des Français jugeaient en avril 1999 que les frappes de l’Otan étaient justifiées. Et selon le Baromètre TNS Sofres / Figaro magazine, Jacques Chirac bénéficiait d’un pic de popularité en mai 1999 : 63% des Français lui faisaient alors confiance.
Les Français plus partagés sur la guerre en Afghanistan
La guerre d’Afghanistan a opposé, à partir d’octobre et novembre 2001, les États-Unis, avec la contribution militaire de l’Alliance du Nord et d’autres nations occidentales (Royaume-Uni, France, Canada, etc.), au régime taliban. Son objectif était de capturer Oussama Ben Laden, détruire l’organisation Al-Qaïda et renverser les talibans.
Au début du conflit, les Français étaient plutôt favorables à l’intervention militaire française aux côtés des États-Unis : selon une enquête Ipsos-JDD-BFM, 66% des sondés approuvaient la décision de Jacques Chirac, 28% se déclaraient défavorables. Mais la guerre s’est prolongée, des soldats sont morts et les Français ont souhaité de plus en plus que la France se retire du conflit. Après la mort d’Oussama Ben Laden, en mai 2011, ils étaient 55% à penser que les soldats français devaient quitter l’Afghanistan, selon un sondage réalisé par BVA pour 20 Minutes.
En août 2011, un sondage réalisé par Ifop pour L’humanité, confirmait cette tendance : 76% des Français souhaitaient le retrait des troupes d’Afghanistan. Et François Hollande l’a bien compris, qui promettait lors de sa campagne un départ des forces françaises d’ici fin 2012. Nicolas Sarkozy jugeait pour sa part qu’un départ des troupes était « irresponsable ».
Une intervention en Libye approuvée par les Français
Si les Français n’ont pas suivi Nicolas Sarkozy dans sa politique de maintien des troupes en Afghanistan, ils étaient nombreux à le soutenir lors de sa décision d’intervenir en Libye. Selon un sondage réalisé par Ipsos pour Logica/Le Monde, en avril 2011, 63% des Français approuvaient l’action militaire française en Libye. L’intervention militaire s’est déroulée entre le 19 mars 2011 et le 31 octobre 2011.
Faut-il conclure de tout cela que les Français ont tendance à approuver l’intervention des troupes françaises à l’étranger lorsque ces interventions ne durent pas ? En avril 2011, lorsque la France joue, par son intervention militaire avec l’ONU, un rôle décisif dans l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara au terme de six mois de conflit avec son rival Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite à la présidentielle de fin 2010, les Français avaient soutenu Nicolas Sarkozy.
Le Mali fera-t-il consensus ?
Le Mali sera-t-il donc un tremplin pour François Hollande au plus bas dans les sondages ? Il a d’ores et déjà reçu le soutien d’une grande partie de l’opposition. Jean-François Copé a publié un communiqué dans lequel il « apporte son soutien à la décision prise par le président Hollande d’engager les forces françaises au Mali afin d’entraver l’établissement d’un État narcoterroriste. »
Jean-Louis Borloo, le président de l’UDI, a salué « l’esprit de responsabilité du président de la République et du Premier ministre dans cette situation d’extrême urgence et de danger pour la population malienne et pour les ressortissants français. »
Et Marine Le Pen, connue pour son opposition aux interventions en Libye et en Syrie, a aussi qualifié de « légitime », l’intervention de la France au Mali, ce lundi 14 janvier, sur RTL. Tout porte donc à croire que les Français approuveront, à leur tour, l’action du Président.