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Vladimir Poutine a-t-il changé d’avis sur la Syrie?

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Depuis les premières réflexions occidentales concernant une éventuelle intervention en Syrie, la Russie s’est toujours montrée farouchement opposée à une opération armée en Syrie, promettant de faire valoir son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU.

Avant le G20, Poutine se rapprocherait-il de l’Occident ?

La position russe semblait inflexible et, pourtant, Vladimir Poutine a donné des signes contraires, lors d’une interview accordée à la chaîne publique Pervyi Kanal.

Le président russe, allié de la Syrie, a ainsi exigé que des « preuves convaincantes » de l’utilisation d’armes chimiques dans une attaque en banlieue de Damas, le 21 août dernier, soient apportées et que, seulement dans ce cas, la Russie accepterait d’agir « résolument ».

Jusqu’à présent, la Russie avait toujours nié, de chœur avec le régime syrien, que l’armée de Bachar al-Assad avait utilisé ce type d’armes.

C’est à l’approche de l’ouverture du G20 de Saint-Pétersbourg que Vladimir Poutine semble avoir sinon changé d’avis, du moins témoigné d’une certaine volonté d’ouverture envers les pays Occidentaux et autres partisans d’une intervention en Syrie, qu’il accueillera jeudi 5 et vendredi 6 septembre.

Pas d’intervention sans l’aval de l’ONU

« S’il y a des informations selon lesquelles des armes chimiques ont été employées, et employées par l’armée régulière, alors ces preuves doivent être présentées au Conseil de sécurité de l’ONU […]. Et elles doivent être convaincantes », a ainsi déclaré Vladimir Poutine lors de son interview. « Après cela, nous sommes prêts à agir le plus résolument et sérieusement possible », a-t-il ajouté, affirmant également qu’il « n’excluait pas » de soutenir une opération armée occidentale.

Toutefois, le président russe a rappelé que « selon le droit international, seul le Conseil de sécurité de l’ONU peut décider de l’usage des armes contre un Etat souverain. Tout autre prétexte, moyen qui justifierait l’usage de la force vis-à-vis d’un Etat indépendant et souverain sera inacceptable et ne pourra être qualifié que d’agression ».

La Russie ne livrera pas de missiles sol-air à la Syrie

La Russie montrerait-elle ses premiers signes de retenues vis-à-vis de la Syrie ? Bien que les autorités russes aient régulièrement affirmé qu’elles ne seraient pas jusqu’au-boutistes dans leur soutien au régime syrien, le président russe a annoncé, dans cette même interview, que la Russie avait suspendu ses livraisons de missiles sol-air S300 à destination de la Syrie. Ces systèmes de défense antiaérienne et antimissile très perfectionnés sont l’équivalent du missile Patriot américain.

« Nous avons un contrat de livraison de S300, nous avons fourni certains composants, mais nous n’avons pas achevé nos livraisons, nous les avons pour l’instant suspendue », a ainsi indiqué Vladimir Poutine au cours de son interview.

Or, ces systèmes de défense, s’ils étaient installés en Syrie, serait un frein à l’éventuelle intervention occidentale car il compliquerait les éventuelles frappes ou l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du sol syrien.

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