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A travers l’objectif d’Eirini… la montée de l’extrême droite en Grèce

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Diplômée à New York, Eirini Voulourmis a réalisé plusieurs séries photographiques sur le mouvement protestataire contre l’austérité en Grèce en 2011, ainsi que sur l’augmentation du nombre de sans-abris à Athènes.  « Depuis le début de la crise : nous assistons à une explosion du nombre de sans-abris : ceux que j’ai rencontrés pendant le reportage étaient de tous âges confondus : il y avait des jeunes et des retraités explique-t-elle. J’ai grandi ici, çà Athènes, et jamais nous n’avions assisté à un tel phénomène auparavant ».

La percée de l’Aube dorée

La photographe accorde une place importante à la crise sociale et humanitaire, mais le plus inquiétant aujourd’hui reste,  pour elle, la montée du parti néonazi de l’Aube Dorée. Ce parti d’extrême droite, que la Cour suprême de Grèce vient d’autoriser à se présenter aux élections européennes, récolterait entre 6 et 8% des voix au scrutin du 25 mai prochain.  

« L’Aube Dorée qui se présente comme le parti anti-système est devenu populaire en Grèce avec les évènements de ces dernières années. Le parti soigne particulièrement son image et gère sa communication de manière très professionnelle. Les membres du parti sont rusés…. Ils se rendent dans les écoles et universités pour aller chercher des voix chez les jeunes, premières victimes des mesures d’austérité. Ils distribuent aussi de la nourriture aux gens » raconte-elle.

« On me fait des réflexions sur ma couleur de peau »

Depuis le début de la crise, la photographe Greco-Indonésienne raconte faire l’objet d’attaques racistes : « On me fait des réflexions sur ma couleur de peau. Des gens dans la rue me disent de rentrer chez moi » confie-t-elle. Eirini Voulourmis a tenu à aborder la montée du fascisme dans ses oeuvres, notamment à travers de nombreux clichés de réfugiés clandestins visés par les militants d’extrême droite.

Originaires principalement d’Afghanistan, d’Inde, du Bangladesh, ils cristallisent les haines d’une partie de la population : « En temps de crise, les gens cherchent des responsables. Et dans un pays où le taux de chômage dépasse les 26%, certains Grecs pensent que les immigrants volent leur travail ».

Par Louise Michel D. pour JOL Press

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