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Contre l’État Islamique, les pays arabes (presque) tous mobilisés

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(Photo : hikrcn/Shutterstock.com)

L’Etat Islamique a été frappé au cœur de sa source de financement. Dans la soirée de mercredi 24 septembre, les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont mené plusieurs raids aériens contre les raffineries contrôlées par les djihadistes de Daesh, selon une annonce américaine.

Premières frappes arabes en Irak

Quelques jours après le début des frappes de la Coalition internationale, les raids aériens s’intensifient et concrétisent la participation des pays arabes dans cette opération visant à libérer l’Irak de l’Etat Islamique.

Le même jour, le roi Abdallah de Jordanie s’exprimait d’ailleurs à la tribune des Nations Unies pour appeler à mener une « stratégie collective » afin de venir à bout de « ces terroristes et criminels qui visent la Syrie, l’Irak et d’autres pays ».

La Jordanie d’Abdallah II est engagée depuis le début au sein de la coalition internationale. Elle aussi aurait d’ailleurs participé à des raids aériens dans les journées de mardi et mercredi en Irak.

Fortement engagée auprès des pays occidentaux, il n’a pas été difficile pour le royaume de faire le choix de l’intervention. Il n’en n’a pas été de même pour d’autres puissances de la région, dont les intérêts divergents les ont fait réfléchir avant de s’engager.

La Turquie, pleinement engagée après quelques hésitations

C’est notamment le cas de la Turquie. Depuis la prise de conscience internationale des dangers de l’Etat Islamique, la Turquie avait émis de nombreuses réserves quant à une intervention militaire ou ne serait-ce qu’un soutien à la Coalition.

Les autorités turques mettaient alors en avant le danger d’un tel engagement alors même que 46 de leurs ressortissants étaient otages aux mains des djihadistes. Une fois ces derniers libérés, la communauté internationale a alors enjoint la Turquie à faire un choix. Pendant quelques jours, les Turcs se sont montrés bien frileux, laissant de nombreux experts affirmer que cette affaire révélait alors le double-jeu turc sur la scène régionale.

Toutefois, les Turcs ont fini par céder face aux arguments de Washington et lors d’une récente déclaration, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a ainsi affirmé que la Turquie est « membre à part entière de la coalition » et « engagée en première ligne » en Irak. De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la Turquie serait en mesure d’apporter un soutien militaire ou logistique à l’opération.

En première ligne, l’Arabie Saoudite attaque

L’Arabie Saoudite a été plus prompte à rejoindre la coalition. Considérés comme étant à l’origine du financement de nombreux groupes terroristes au Moyen Orient comme ailleurs, les Saoudiens se sont, dès le début, engagés à verser 500 millions de dollars au Haut-Commissariat pour les réfugiés. Une aide financière indirecte qui s’est rapidement transformée en intervention militaire comme on l’a vu ces derniers jours.

Pour les Saoudiens, cet engagement revêt plusieurs aspects. S’il s’agit d’une part de lutter contre un Etat Islamique qu’ils voient d’un mauvais œil, les Saoudiens peuvent profiter de cette occasion pour redorer leur image sur la scène internationale et parvenir à convaincre de leur bonne foi dans la lutte contre le terrorisme.

Pour les Occidentaux déjà engagés, la présence de ces pays arabes à leur côté est une caution indispensable au bon déroulement des opérations. « La présence des pays du Golfe est indispensable à la coalition », explique ainsi Karim Sader, politologue et consultant spécialisé dans les Monarchies du Golfe pour Le Point. « Il s’agit d’apporter une caution arabo-musulmane à cette campagne afin qu’elle ne soit pas perçue par les populations arabes comme une agression occidentale », explique-t-il encore.

Les pays du Golfe mobilisés

Ailleurs dans la région, la plupart des pays se sont engagées, derrière l’Arabie Saoudite, dans ce combat. Dès mardi dernier, le Bahrein a annoncé avoir participé à des raids aériens tandis que le Koweit accorde pour sa part une aide militaire aux Etats-Unis.

Le Qatar, également soupçonné de financer des groupes islamistes n’a pour le moment pas communiqué sur les détails de sa participation aux actions de la Coalition internationale.

On sait simplement que la base aérienne d’Udeid, située sur son territoire, est mise à la disposition des Américains. Le commandement militaire en charge du Moyen Orient y est d’ailleurs installé.

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