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VIDEO. Les 360 migrants à la dérive ont débarqué en Italie

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La garde-côte a annoncé sur les réseaux sociaux peu avant minuit que l’Ezadeen était entré au port de Corigliano Calabro, dans le sud de l’Italie.

Le cargo fantôme transportant 360 immigrants clandestins,  232 hommes, 54 femmes et 74 mineurs, avait été abandonné par son équipage, avant d’être secouru par la garde-côté italienne.

Ces clandestins, tous Syriens selon les médias italiens, ont été pris en charge par les autorités italiennes et ont reçu les premiers soins. Tous sont en bonne santé.

Ils ont été orientés vers des centres d’accueil où ils ont rejoint des centaines d’autres migrants.  

Mais les autorités craignent que les migrants fuient ensuite vers la France ou l’Angleterre.

Au total, près de 2000 personnes, en majorité Syriens, ont débarqué en Italie depuis la mi-décembre

Abandon du navire par l’équipage

Plusieurs gardes-côtes avaient été hélitreuillés à bord du cargo battant pavillon sierra-léonais durant la nuit de jeudi à vendredi.

Ils ont pu superviser le remorquage du navire, que son équipage avait abandonné à 40 milles nautiques des côtes italiennes alors qu’il était à court de carburant.

Le cargo abandonné avec 450 migrants est arrivé… by 6MEDIAS

« Nous savons qu’il est parti d’un port turc et a été abandonné par son équipage », a dit un porte-parole de la garde-côte, Filippo Marini, dans une interview à la chaîne de télévision SkyTG24.

« Lorsque nous avons demandé au navire ce qu’il faisait, une émigrante a répondu « Nous sommes seuls à bord et nous n’avons personne pour nous aider » », a-t-il ajouté.

Troisième cargo de clandestins en quinze jours

C’est la troisième fois en quinze jours que les autorités italiennes doivent se porter au secours de cargos transportant des clandestins et abandonnés par leurs équipage.

Mercredi, environ 800 émigrants, essentiellement des Syriens, sont arrivés en Italie après avoir été eux aussi, semble-t-il, abandonnés par l’équipage.

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Parti également de Turquie, leur cargo, le Blue Sky M, a été pris en charge par des gardes-côtes et est arrivé dans le petit port de Gallipoli.

Quinze jours plus tôt, la marine italienne était déjà venue en aide à un cargo abandonné transportant 850 émigrants, qui ont pu débarquer dans un port de Sicile.

Les passeurs ont changé de méthodes

Les passeurs ont changé de tactique ces derniers temps, fait remarquer Carlotta Sami, porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

L’abandon par l’Italie de son opération de secours et de recherche Mare Nostrum, explique-t-elle, a rendu bien plus périlleuse la traversée de la Méditerranée à bord de petites embarcations de fortune, d’où l’utilisation de vieux cargos en fin d’exploitation commerciale où ils entassent plusieurs centaines de personnes.

« Nous observons depuis deux mois une utilisation croissante de ces vieux cargos promis à être démantelés et qui n’ont généralement aucun équipement électronique à bord », dit-elle.

A l’approche de leur destination, poursuit-elle, les passeurs activent le système de pilotage automatique du navire, dans les eaux internationales, puis prennent la fuite à bord d’un plus petit bateau pour échapper aux autorités.

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D’après l’amiral Giovanni Pettorino, commandant des opérations de la garde-côte italienne, cité par l’agence de presse Adnkronos, les réseaux de passeurs se procureraient ces vieux cargos pour 100 000 à 150 000 dollars.

En faisant payer jusqu’à 6 000 dollars à chaque clandestin, les trafiquants gagneraient « jusqu’à 5 millions de dollars par voyage », ajoute-t-il.

D’après le site vesselfinder.com, l’Ezadeen, un cargo de 73 m construit en 1966, devait gagner le port héraultais de Sète, dans le sud de la France. Le navire est spécialisé dans le transport d’animaux.

La Méditerrannée, région la plus meurtrière pour les migrants

D’après les Nations unies, plus de 160 000 migrants sont arrivés cette année par voie maritime en Italie et 40 000 autres en Grèce.

Selon l’Agence des nations unies pour les réfugiés, au total, plus de 207 000 personnes ont tenté de traverser la Méditerranée en 2014.

Mais des milliers de clandestins ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée: 3 200 au moins, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui souligne que cette région est la plus meurtrière pour les migrants.

Contrairement aux années précédentes, les migrants fuyant des pays en guerre ou des dictatures sont désormais majoritaires par rapport aux réfugiés économiques.

La guerre civile en Syrie, la violence de la dictature en Erythrée et l’anarchie qui règne en Libye ont gonflé le nombre de candidats à la traversée de la Méditerranée l’an dernier.

Source Reuters

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