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Syrie : les Kurdes « invitent » le régime pour résister à l’envahisseur turc

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Le retrait programmé des forces américaines de Syrie produit ses premiers effets dans la ville de Manbij, proche la frontière avec la Turquie, où les unités kurdes sont menacées par une offensive d’Ankara.

Les Kurdes ont choisit leur camp

Ce vendredi 28 décembre, les Unités de protection du peuple, la force kurde membre des Forces démocratiques syriennes (FDS) et partenaire de la Coalition internationale, ont appelé Bachar Al-Assad à déployer ses forces « dans les régions d’où nos troupes se sont retirées, particulièrement à Manbij et à protéger ces régions contre l’invasion turque ».

Il est surprenant que des membres des FDS, des forces qui luttent depuis des années contre Bachar Al-Assad, acceptent de s’unir au régime. Ce rapprochement révèle à quel point les Kurdes sont acculés, et que parmi les choix qui s’offraient à eux, ils ont fait celui du « moins pire », car en effet, chasser les forces kurdes de Manbij a toujours été une priorité pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Négociations avec le régime

Le gouvernement syrien a répondu favorablement à l’appel des forces kurdes en annonçant publiquement que le drapeau syrien avait été hissé à Manbij, sous-entendant que les forces du régime avaient repris la ville. En réalité il n’en est rien. Yusha Youssef, un proche du régime, affirme dans un tweet que les forces gouvernementales ne sont pas encore entrées dans la ville, où des militaires américains sont toujours stationnés.

Des négociations ont toutefois été entamées afin d’organiser le retour progressif du régime dans des zones contrôlées par les forces kurdes. A l’ouest de Manbij, les forces gouvernementales se sont renforcées, ces derniers jours, sur des territoires dont elles partagent le contrôle avec les FDS depuis deux ans.

Le président Erdogan a, pour sa part, accusé le régime syrien de conduire des « opérations psychologiques », et le ministère de la défense turc a affirmé, dans un communiqué, que les Kurdes, qui contrôlent toujours Manbij, n’avaient « pas le droit ou le pouvoir de parler au nom de la population locale ou d’inviter une quelconque partie ».

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