Site icon La Revue Internationale

Guerre électronique en Fennoscandie

Guerre électronique, OTAN, RussieGuerre électronique, OTAN, Russie

La Norvège et la Finlande accusent Moscou de conduire des exercices de brouillage GPS en Europe septentrionale. Plusieurs perturbations du transport aérien civil ont déjà été recensées dans le Grand Nord. 

Exaspération des pays nordiques

Le premier incident a lieu en septembre 2017. Une enquête est alors ouverte par l’Agence norvégienne de réglementation des communications (Nkom), qui révèle que les perturbations émanent « de l’est de Kirkenes », une cité portuaire située à la frontière russo-norvégienne, dans la péninsule de Kola, où est implantée la base de la Flotte du Nord, fleuron de la marine russe.

Trois autres incidents ont été recensés en 2018, puis deux depuis le début de l’année 2019. Le plus long s’est déroulé du 16 octobre au 7 novembre, alors que se déroulait, côté norvégien, l’exercice « Trident Juncture », organisé par l’OTAN. 

Dans les pays nordiques, l’exaspération se fait grandissante. « Ces incidents sont sérieux. En Norvège, nous dépendons des signaux GPS pour de nombreuses activités. Cela met en danger le personnel civil. Un hélicoptère ambulance, par exemple, n’a pas pu atterrir à l’aéroport de Mehamn. Pour le moment, il ne s’est rien passé de grave, mais le problème est considérable. », a déclaré Frank Balle-Jensen, ministre norvégien de la défense.

Supériorité de l’OTAN

« Nous estimons que l’activité était directement liée à l’exercice « Trident Juncture », et a probablement été menée avec l’intention d’influencer l’usage, par les Norvégiens et leurs alliés, de l’espace aérien pendant l’exercice », a déclaré le lieutenant général Morten Haga Lunde, patron du renseignement militaire norvégien.

Pour Katarzyna Zysk, directrice de recherche à l’Institut norvégien des études de défense et spécialiste de la stratégie militaire russe, le recours à la guerre électronique est « une réponse asymétrique, relativement bon marché, à la supériorité des systèmes d’information de l’OTAN ». D’après elle, cette stratégie permet à la Russie de tester et d’améliorer sa capacité militaire offensive et défensive, tout en évaluant les réactions de ses opposants, et ce à un moindre coût. 

Quitter la version mobile