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Bras de fer entre Moscou et Ankara à Idlib

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Dans la province syrienne d’Idlib, ultime grande poche insurgée en Syrie, les combats font rage entre les forces progouvernementales soutenues par la Russie et les combattants anti-Assad, rassemblant les djihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), affiliés à Al-Qaïda, et les rebelles proturcs de l’alliance du Front national de libération (FNL). 

Echec de l’accord de Sotchi

Selon les termes de cet accord, scellé en septembre 2018 par Moscou et Ankara, une bande de terre séparant les territoires sous contrôle du pouvoir et ceux tenus par l’insurrection devait être érigée en zone « démilitarisée », pour geler la ligne de front. 

Or, l’accord a volé en éclat mi-avril suite à des frappes de Moscou et Damas sur la province d’Idlib. S’en sont suivis des combats et sol, et une nouvelle série de bombardement par les forces progouvernementales, jeudi 23 mai. 

Mais l’accord n’a en fait jamais été respecté, les deux camps s’accusant mutuellement de « provocations » depuis sa signature. Les raids aériens russo-syriens n’ont jamais vraiment cessé depuis l’automne dernier, et Ankara a failli à endiguer le djihadisme. Au contraire, HTS a même renforcé son emprise sur Idlib.

Réponse turque

En plus de laisser libre cours aux djihadistes, et en réponse aux bombardements russes, Ankara a autorisé le déploiement de plusieurs groupes proturcs dans la zone. « Les messages que nous envoient les Turcs sont clairs. Ils nous disent qu’Idlib est notre terre, qu’il est de notre devoir de la défendre », affirme ainsi Fateh Hassoun, commandant d’un des groupes formant le FNL.

« De nombreux combattants originaires de cette région, qui étaient réfugiés plus au nord, ont rejoint la ligne de front. Au début, HTS leur a bloqué la route, mais finalement, il a accepté de les laisser passer », explique Fateh Hassoun, soulignant le rôle médiateur d’Ankara au sein du camp anti-Assad.

La Turquie a également fait intervenir ses propres forces, en envoyant des renforts vers les 12 postes d’observation qu’elle occupe dans la « zone démilitarisée ». 

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