Site icon La Revue Internationale

Washington accuse Moscou d’avoir commandité un assassinat en Allemagne

Mardi 10 septembre, le Wall Street Journal a révélé que des dirigeants américains soupçonnaient la Russie d’être derrière le meurtre du tchétchène Zelimkhan Khangoshvili, survenu le 23 août dans un parc à Berlin. La Fédération de Russie a immédiatement nié toute implication dans cette affaire.

Multiples tentatives d’assassinat

Le mobile n’est pas clair. On sait seulement que la victime était un vétéran de la deuxième guerre de Tchétchénie. « Entre 2001 et 2005, Zelimkhan Khangoshvili était commandant durant le conflit russo-tchétchène », révèle l’ONG géorgienne de défense des droits de l’homme EMC.

Toutefois, le fils de monsieur Khangoshvili a appris à la presse allemande que son père avait déjà échappé à plusieurs tentatives d’assassinat dans le passé. La dernière d’entre elles est survenue en mai 2015 à Tbilissi, la capitale de la République de Géorgie. « Des inconnus ont tiré sur lui à huit reprises alors qu’il roulait en voiture mais par chance il a échappé à la mort », a précisé EMC. 

A Berlin, l’assassinat a eu lieu en plein jour. Plusieurs personnes ont été témoins de la scène, si bien que l’histoire nous est connue dans les moindres détails. Le meurtrier se serait approché de sa victime par-derrière avant de l’abattre de deux balles dans la tête avec un revolver muni d’un silencieux. L’individu se serait ensuite caché dans un buisson pour se changer, avant de prendre la fuite à l’aide d’un vélo électrique. Deux adolescents de 17 ans ont rapporté avoir vu l’homme jeter son vélo et une perruque dans la rivière Spree, ainsi que son arme qui s’est révélée être un Glock 26.

Faux vrai passeport

Grâce à ces informations, les autorités allemandes ont arrêté un homme de 49 ans qui avait en sa possession un passeport russe au nom de Vadim Sokolov. 

Or, une enquête conjointe des sites d’information Bellingat, The Spiegel et The Insidere a révélé que cette personne n’existait pas dans la base de données nationale. Et puisque le passeport est valide, c’est-à-dire qu’il a bien été remis par les autorités russes, cela « rend invraisemblables les affirmations de la Russie selon lesquelles le tueur n’est pas lié à l’Etat russe, car aucune personne en Russie n’est en mesure d’obtenir un passeport russe valide sous une fausse identité sans la participation de l’appareil bureaucratique et sécuritaire de l’Etat »« Une fausse identité avec un passeport valide ne peut être délivrée que par les autorités en Russie », a conclu l’enquête. 

Quitter la version mobile