Lundi 21 octobre, une centaine de véhicules américains ont quitté la Syrie et pénétré dans le Kurdistan irakien au niveau du poste-frontière de Sahela, dans la province de Dohouk. Ces troupes vont « continuer le combat contre l’Etat islamique en Irak » , affirme le secrétaire américain à la défense, Mark Esper.
« Trahison ! »
Le départ américain s’est accompagné d’insultes et de quolibets de la part des Kurdes de Syrie. Ces insultes étaient à l’intention de Donald Trump, que les Kurdes accusent de trahison, et des pancartes remerciant les soldats américains étaient brandies, mais quelques projectiles ont tout de même été jetés sur les véhicules.
« Des moments déchirants alors que les forces américaines ont ordre de quitter le nord de la Syrie, laissant derrière elles des Kurdes, des Arabes, des syriaques et des yézidis sans défense », relate Mutlu Civiroglu, un expert des affaires kurdes.
« Lorsque les troupes américaines sont arrivées pour la première fois dans le nord de la Syrie, les Kurdes les ont accueillies comme des héros avec des fleurs et des ululations. Aujourd’hui, des Kurdes de Syrie terrifiés lancent des tomates et des pierres sur les forces américaines qui s’en vont », note la journaliste Jenan Moussa.
Continuer le combat
Non seulement les Etats-Unis vont laisser un petit contingent de soldats en Syrie, pour poursuivre la lutte contre Daesh et sécuriser les champs de pétrole du nord-est du pays, mais ils vont surtout redéployer leurs troupes, un millier d’hommes environ, en Irak, pour pousser l’Etat islamique dans ses retranchements.
Ces renforts vont venir s’ajouter aux quelque 5 200 militaires américains déjà stationnés dans plusieurs bases d’Irak en compagnie des soldats des autres pays formant la coalition internationale anti-djihadistes emmenée par Washington. Toutefois, en Irak aussi la présence américaine est remise en cause, notamment par les forces politiques chiites pro-iraniennes très influentes dans le pays.