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Haftar refuse de signer le cessez-le-feu sur la Libye

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Lundi 13 janvier, à Moscou, le maréchal Haftar a refusé de signer le projet de cessez-le-feu parrainé par Vladimir Poutine et Recep Erdogan, avant de quitté la Russie mardi matin. Faïez Sarraj, le chef du gouvernement d’accord national (GAN), a, lui, accepté le texte. 

Sceller l’accord

La rencontre de Moscou avait pour but de donner du corps au cessez-le-feu entré en vigueur dimanche 12 janvier, puisque l’accord est pour le moment dépourvu de tout fondement juridique, et donc extrêmement fragile. En outre, la réunion visait à régler la question de la durée du cessez-le-feu, et surtout à ouvrir la voie à une solution politique, qui fera l’objet d’un sommet international sur la Libye devant se tenir à Berlin le 19 janvier.

Les négociations, qui se tenaient en présence d’officiels égyptiens et émiratis ont, elles, duré plus de cinq heures, et à aucun moment messieurs Sarraj et Haftar ne se sont rencontrés physiquement. A l’issu de la rencontre, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui dirigeait le débat, a simplement fait savoir que le maréchal Haftar réservait sa réponse au lendemain.

Evolution de la position russe

Pour Andreï Tchoupriguine, professeur au Haut Collège d’économie de Moscou, la décision du chef de l’ANL était prévisible. « L’accord aurait constitué une défaite pour Haftar, obligé de se retirer de Tripoli».

« La préparation d’un tel texte était d’abord une opération turque, explique cet expert militaire. La Russie a laissé faire pour plusieurs raisons : d’abord, le Kremlin n’a toujours pas définitivement décidé qui il soutenait en Libye. Haftar ne suscite pas une confiance complète, ni lui ni sa capacité à tenir le pouvoir s’il l’emportait. Sans compter que la légitimité de Sarraj est importante, appuyée par l’ONU. Dans ces conditions, la priorité pour Moscou est de ne pas se brouiller avec la Turquie. »

« Il est possible que la position russe évolue et devienne plus “européenne”, poursuit monsieur Tchoupriguine. Elle ne deviendra en tout cas pas plus “pro-Haftar”. Celui-ci est important avant tout comme contrepoids au gouvernement de Tripoli. »

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