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Le ton monte contre Ankara

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Mercredi 2 décembre, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a dénoncé les « manquements » d‘Ankara aux règles de l’Alliance atlantique. L’Union européenne a enfoncé le clou la semaine suivante, jeudi 10 décembre, en annonçant des sanctions contre la Turquie.

Ankara « affaiblit la cohésion de l’Alliance 

Les « manquements de la Turquie aux règles de l’OTAN » auxquels Mike Pompeo fait référence concernent notamment l’achat du système antimissile S400 à la Russie, et « la politique du fait accompli » qu’Ankara conduit en Syrie, en Libye, dans le Caucase et en méditerranée. 

Le secrétaire d’Etat américain à demandé à la Turquie de « revenir à un comportement d’allié », avant de mentionner « le cadeau » fait par Ankara à la Russie en achetant son système de défense antimissile S400 « non interopérable avec les systèmes de l’OTAN ». Enfin, Mike Pompeo a dénoncé une attitude qui « affaiblit la cohésion de l’Alliance ».

« Outre le fait que cet allié au long cours est engagé dans un aventurisme unilatéral, et ce, sur plusieurs théâtres, la vue du monde dont le président turc se fait le héraut et ses ambitions géopolitiques révisionnistes ont rompu en visière avec l’Occident », confirme le géopolitologue Jean Sylvestre Mongrenier. « Aujourd’hui, on ne ferait pas entrer la Turquie d’Erdogan dans l’OTAN et on ne leur donnerait pas le statut de candidat à l’UE. Nous ne sommes plus ni en 1955 ni en 1999. Le contexte est complètement différent », ajoute l’ancien ministre des Affaires étrangères français, Hubert Védrine.

Sanctions individuelles

Côté européen des sanctions ont donc été prises, mais elles paraissent bien dérisoires au vu de la situation. « Nous avons tendu la main à la Turquie et notre évaluation est négative avec le constat de la poursuite des actes unilatéraux et de la rhétorique hostile », a rappelé jeudi le président du Conseil européen, Charles Michel, ajoutant que « le jeu du chat et de la souris » devait cesser

« Les mesures décidées seront des sanctions individuelles, et des mesures supplémentaires pourront être décidées si la Turquie poursuit ses actions », précise un diplomate européen. Toutefois, les sanctions devant être prises à l’unanimité, il y a fort à parier que les choses n’iront pas plus loin du côté de Bruxelles, Berlin rechignant à sanctionner Ankara en raison de l’importante communauté turque résidant sur son sol. 

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