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La course aux missiles continue

DARPADARPA

February 24th, 2020 (Nikon D850)

Alors que les Etats-Unis tentent de rattraper leur retard en matière d’armes hypervéloces, et que les Russes profitent de la guerre en Ukraine pour tester leurs armes, les deux puissances ont annoncé mardi 12 juillet avoir fait des avancées majeures. Côté américain, un essai du missile hypersonique AGM-183A s’est soldé par un succès, et côté russe, un nouveau missile balistique antinavire, le « Zmeevik », a été présenté.

Essai réussi pour l’AGM-183A

Après trois échecs consécutifs, la quatrième tentative réalisée le 15 mai dernier fut enfin la bonne. « La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », avait alors déclaré le général Heath Collins, le responsable de ce programme.

Un exploit que l’US Air Force a renouvelé ce mardi 12 juillet, au large de la Californie. Largué d’un B-52H, le missile « a volé à une vitesse hypersonique » et « tous les objectifs primaires et secondaires ont été atteints », a annoncé l’armée dans un communiqué. « C’est une autre étape importante pour la première arme hypersonique aéroportée de l’US Air Force. Le test a démontré avec succès les performances du propulseur, en élargissant l’enveloppe opérationnelle », a déclaré le général Heath Collins, ajoutant que ce succès ouvrait désormais la voie à des « tests complets ».

Outre l’AGM-183A, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation (Defense Advanced Research Projects Agency), a annoncé mercredi 13 juillet que le programme « Operational Fires » avait également franchi une étape importante. « Il s’agit d’une étape prometteuse vers une capacité ‘TEL à la demande’, qui permettra de tirer avec précision des missiles à moyenne portée à partir de camions logistiques très agiles et facilement disponibles puisqu’ils sont déjà dans l’inventaire de l’US Army et de l’US Marine Corps », a déclaré le lieutenant-colonel Joshua Stults, responsable du programme OpFires.

Développement du Zmeevik

Après les missiles Avangard, Zircon et Kinjal, la Russie vient de présenter un quatrième missile hypersonique, le Zmeevik, décrit lui aussi comme étant un tueur de porte-avions. « La marine russe met au point un nouveau « tueur de porte-avions », le #missile balistique «#Zmeevik » doté d’une ogive #hypersonique. Le missile pourrait entrer en service dans les forces côtières de la marine. La portée du Zmeevik peut atteindre 4000 km », peut-on lire sur Twitter. 

Toutefois, l’efficacité de ces missiles reste très contestée par les occidentaux. « Guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », affirmait par exemple l’amiral Christrophe Prazuck, lorsqu’il était encore chef d’état-major de la Marine nationale.

« Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », rappelle le capitaine de frégate François-Olivier Corman. « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne, ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement », explique le marin.

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