Mercredi 17 août, la Chine et la Russie ont annoncé des manœuvres militaires conjointes dans l’est de la Russie, avec de nombreux autres pays. Dans le même temps, Washington a annoncé sa volonté de se rapprocher encore davantage de Taïwan, en concluant un accord commercial avec l’île. Les négociations devraient commencer à l’automne.
Participation de la Chine à Vostok 22
Mardi 16 août, le ministère russe de la Défense a annoncé la tenue des exercices annuels Vostok (Orient) entre le 30 août et le 5 septembre. « En plus des troupes du district militaire de l’Est, des unités des troupes aéroportées, de l’aviation à longue portée et de l’aviation de transport militaire, ainsi que des contingents militaires d’autres États, seront impliqués dans ces manœuvres », a fait savoir le ministère russe.
Le lendemain, le ministère de la Défense chinois a fait savoir dans un communiqué que l’armée chinoise, l’armée populaire de la libération (APL) allait elle aussi participer aux exercices Vostok 22, dans le but de renforcer sa coopération avec la Russie. « L’objectif est d’approfondir la coopération pratique et amicale avec les armées des pays participants, d’accroître le niveau de collaboration stratégique entre les parties participantes et de renforcer la capacité à répondre aux diverses menaces pour la sécurité », ajoute le communiqué. Parmi les Etats participants figurent la Biélorussie, la Mongolie, le Tadjikistan, et plus étonnamment, l’Inde, pourtant à couteaux tirés avec la Chine sur de nombreux dossiers. La participation de l’APL « est sans aucun rapport avec la situation actuelle au niveau régional et international », précise d’ailleurs le ministère chinois dans son communiqué.
De leur côté, les Etats-Unis ont déclaré ne pas avoir d’« interprétation particulière » au sujet de la venue en Russie de soldats chinois. « La plupart des pays concernés participent aussi régulièrement à un large éventail d’exercices et d’échanges militaires avec les États-Unis », a tenu à rappeler le porte-parole du département d’État, Ned Price.
Traité commercial entre Taïwan et les Etats-Unis
Alors que les exercices militaires chinois autour de Taïwan viennent de prendre fin et que des navires de l’APL croisent encore au large de l’île, Washington a décidé de narguer une fois de plus Pékin en annonçant l’ouverture à l’automne de négociation avec Taïwan concernant un traité commercial.
« Les États-Unis et Taïwan vont entamer, cet automne, des négociations formelles en vue d’un accord commercial et d’investissement », a indiqué mercredi le bureau de la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, dans un communiqué. Ces pourparlers permettront de déterminer les réponses à apporter aux « politiques et méthodes contraires au marché », ajoute le texte.
Cet accord viendra encadrer de manière plus formelle les échanges entre Washington et Taïpei, régis depuis 1994 par un texte dépourvu de force obligatoire. Un accord commercial « renforcera les échanges et l’investissement », et « promouvra l’innovation et une croissance économique inclusive pour nos travailleurs et nos entreprises », estime Sarah Bianchi, adjointe à la représentante américaine au Commerce.