Mardi 14 mars au matin, un drone Reaper américain MQ-9 s’est écrasé en mer Noire à environ 40 miles de Sébastopol (péninsule de Crimée). La Maison-Blanche a immédiatement reproché à la Russie d’avoir percuté son appareil, une accusation démentie par Moscou.
Opération « non professionnelle » et « dangereuse »
Les autorités américaines ont convoqué mardi l’ambassadeur russe à Washington pour lui faire part de leur « forte objection ». Le commandement américain en Europe a pour sa part dénoncé une opération « non professionnelle » et « dangereuse» attestant du « manque de compétences » des pilotes russes. « Notre drone MQ-9 menait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et touché par un avion russe, provoquant un crash et la perte totale du MQ-9 », a détaillé le général James Hecker, commandant des forces aériennes en Europe, dans un communiqué.
« En fait, cet acte non professionnel et risqué a presque provoqué la perte des deux appareils », insiste le général, selon qui les actions agressives et dangereuses de la Russie « pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade non intentionnelle ».
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain, John Kirby, a pour sa part rappelé qu’il y avait déjà eu dans le passé des interceptions de drones américains par les forces russes, mais que cet incident était particulièrement « irréfléchi » et « unique », parce qu’il avait abouti à la perte du drone.
Démenti russe
Côté russe, l’armée a reconnu avoir intercepté un drone américain en mer Noire, mais démenti l’avoir heurté ou causé sa chute. « A la suite d’une manœuvre brutale, le drone MQ-9 a commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a indiqué le ministère russe de la Défense, insistant sur le fait que les deux chasseurs n’avaient pas fait feu.
Toujours selon le ministère russe, le drone volait « avec des transpondeurs éteints » et violait « la zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine, une zone « communiquée à tous les utilisateurs de l’espace aérien international et a été publiée dans le respect des normes internationales ». Le ministère assure également que le drone a été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et qu’il avançait « en direction » des frontières de la Fédération de Russie.
« Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a pour sa part déclaré l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, dans un communiqué. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il insisté, rappelant tout de même que : « La Russie ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».