[image:1,l]Faire du neuf avec du vieux est un principe appliqué par les adeptes du système D depuis la nuit des temps. Que des scientifiques aient réussi à en démontrer l’utilité pour l’humanité tout entière est en revanche une sacrée première.
Non seulement les chercheurs de l’Institut de génomique fonctionnelle à Montpellier sont parvenus à rechaper des cellules humaines hors d’âge en les reprogrammant en cellules souches flambant neuves, mais l’annonce en a été faite à… la Toussaint.
Franchement, décréter quasiment l’immortalité la veille du Jour des Défunts et pile poil lorsque la planète accueille son 7 milliardième habitant : le coup marketing aurait, s’il avait été volontaire, pu être aussi remarquable que la performance scientifique !
Ne nous enflammons pas, modèrent les pisse-froid, le chemin du Graal généticien est encore long et ce n’est pas demain que naîtra le nouveau Mathusalem [l’original fut fauché, rappelons-le, en pleine jeunesse à 969 ans dans des circonstances médicales assez floues].
Une nouvelle chance pour des organes atteints par la sénescence
Même en restant prudent, il y a quand même un bon paquet de raisons objectives pour se réjouir de cette découverte qui met en défaut les théories bien établies sur les limites du vieillissement cellulaire.
Entre autres bénéfices, on pense immédiatement à l’utilisation de ces cellules reprogrammées pour donner une nouvelle chance à des organes ou des tissus atteints par la sénescence : le cœur, le foie, la peau, pourquoi pas le cerveau… ?
Mais, cette cure de jouvence concoctée à partir de cellules du 4e âge pourrait bien aider aussi à régler une querelle éthique que l’on pensait inextricable, celle de l’utilisation des cellules souches issues d’embryons surnuméraires.
Il y a parfois des jours où il est agréable de se sentir vivant.