En raison du mouvement de protestation entourant la réforme des retraites, la présidence française a décidé de décaler la visite du roi anglais Charles III. Bien que déçus, les Britanniques ont jugé ce report compréhensible.
Partie remise
Le déplacement du roi a été annulé « avec l’accord de toutes les parties, après que le président de la France a demandé au gouvernement britannique de reporter la visite », a déclaré un porte-parole du Premier ministre britannique, Rishi Sunak.
Le palais de Buckingham a lui réagi à la nouvelle avec élégance et en relativisant. « Leurs Majestés se réjouissent de l’opportunité de se rendre en France dès que des dates pourront être trouvées », a fait savoir la couronne dans un communiqué.
« Difficile mais compréhensible »
Pour l’ancien ambassadeur du Royaume-Uni en France, Peter Westmacott, il s’agit d’une « décision sans précédent, même si elle n’est pas totalement surprenante ». Pour lui, la déception du roi doit être immense. « Je sais qu’il attendait avec impatience cette visite. Il est déjà venu trente-cinq fois en France officiellement et bien d’autres fois en visite privée ».
Et pour Peter Ricketts, un autre ex-ambassadeur britannique à Paris, cette annulation était une « décision difficile mais compréhensible ». « Les visites d’État sont un moment de célébration, et ce n’était pas le moment », résume-t-il.
Préférable pour le roi
Toutefois, ce report était préférable pour le roi aussi. « Les incertitudes pesant sur la politique française à l’heure actuelle» étaient dangereuses pour le roi, estime Frank Prochaska, spécialiste de la royauté britannique et chercheur à l’université d’Oxford.
« Le danger était d’être perçu comme un partisan de la politique d’Emmanuel Macron en matière de retraite, même si le souverain aurait pu recourir à son sens de l’humour, qu’il possède en abondance, comme sa mère… », explique le spécialiste.