Mardi 24 avril, le gouvernement israélien a légalisé trois colonies sauvages, provoquant l’ire de Mahmoud Abbas. Le président palestinien attend un engagement au gel de la colonisation pour reprendre les négociations de paix.
[image:1,l] Les colons israéliens résidant à Bruchin, Sansana et Rechelim ne pourront plus être expropriés. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a autorisé, a posteriori, ces implantations situées au Nord de la Cisjordanie et dans le Sud du territoire palestinien.
« Détruire les chances de paix »
Un comité ministériel a « décidé de formaliser les statuts de trois communautés établies dans les années 90 à la suite de décisions de gouvernements précédents », a indiqué le bureau du Premier ministre. D’après un responsable israélien, cette décision, qui n’implique ni l’établissement « de nouvelles colonies ni l’extension de colonies existantes », ne change pas « la réalité sur le terrain ».
Le gouvernement palestinien ne le voit néanmoins pas ainsi. Dans un communiqué, il a « condamné la poursuite par Israël du développement de la colonisation », ainsi que « la légalisation d’enclaves de colonisation ». Il a également appelé la communauté internationale à s’opposer à cette légalisation au motif qu’elle « détruit les chances de paix et d’une solution à deux États ».
Un tour de passe -passe politique
Cette décision, rien ne la motive, si ce n’est l’envie de Benjamin Netanyahu de répondre à la lettre que lui a adressée Mahmoud Abbas, le 17 avril dernier. Dans ce courrier, remis au chef d’État israélien par Saëb Erakat, un négociateur palestinien, le président Abbas demandait à Benjamin Netanyahu de reconnaître les lignes de 1967 et de geler la colonisation.
« C’est la première fois depuis 1990 que le gouvernement d’Israël décide de l’établissement de nouvelles colonies » a réagi Hagit Ofran, responsable du mouvement israélien anti-colonisation, La Paix maintenant. « La manœuvre du gouvernement, de mettre sur pied un comité pour l’établissement de colonies, est un tour de passe-passe pour cacher [sa] véritable politique ».