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La tentation des extrêmes

[image:1,f]Les Grecs votent et l’Europe est anxieuse. De nombreux acquis sont en jeu dans ce scrutin du dimanche 6 mai, à commencer par la place du pays dans la zone euro.

La crise fait le jeu des extrêmes

C’est donc avec regrets que les Européens voient Lucas Papadémos quitter le gouvernement. Cet ancien de la Banque Centrale a réussi, depuis novembre dernier, à restructurer la dette du pays, permettant à la Grèce d’effacer 105 milliards d’euros de dette et ainsi de débloquer un prêt de 130 milliards de la part de l’Union Européenne et le Fonds monétaire international pour permettre à la Grèce d’échapper à la faillite.

Aujourd’hui, ces acquis et cet équilibre fragile sont en péril. La crise économique qui noie la population et fait exploser le taux de chômage à 21,8% fait le jeu des extrêmes contre les deux principales formations, accusées d’avoir baissé la tête devant l’austérité exigée par les créditeurs de la Grèce.

Partis staliniens et néo-nazis pourraient avoir une place au Parlement

À gauche, le Pasok d’Evangelos Vénizélos peine à atteindre les 15% d’intentions de vote. Ses électeurs, lassés du spectre de la pauvreté, se réfugient vers l’extrême-gauche, le Parti stalinien et la Gauche démocrate qui rejettent tous les mesures d’austérité.

Même configuration à droite où Antonis Samaras, à la tête de la Nouvelle démocratie, se trouve confronté à une vague de désertion, dirigée vers l’extrême-droite du Laos, le nouveau parti souverainiste Grecs indépendants, et vers l’Aube Doréemouvement à tendance néo nazie qui, à lui seul, est crédité de 5% des voix. Assez pour s’assurer une place à l’Assemblée.

Ces petites formations pourraient rassembler près de 30% des voix. C’est donc Antonis Samaras qui devrait tirer son épingle du jeu. Crédité de 20% des intentions de vote, il est de loin celui qui rassemble le plus d’électeurs. Il ne peut en revanche pas prétendre à la majorité absolue, fixée autour de 38%, qui pourrait assurer un équilibre au Parlement.

La politique engagée doit être poursuivie

À quelques jours des élections, tous les instituts de sondage s’accordaient à affirmer que 25% des Grecs restaient dans l’indécision. C’est à eux que se sont adressés Antonis Samaras et Evangelos Vénizélos lors de leur dernier discours de campagne, mercredi 3 mai pour le premier et jeudi 4 mai pour le second.

À ses électeurs, Evangelos Vénizélos se pose en garant de l’équilibre économique du pays et souhaite recréer l’union nationale du dernier gouvernement. Il menace ses électeurs, tentés de se rapprocher des petites formations, en brandissant le flambeau de l’Union Européenne. Selon lui, la place de la Grèce dans la zone euro est en jeu. Le gouvernement choisi après les élections devra suivre la ligne directrice décidée par les gouvernants depuis ces derniers mois pour sauver ce qui a déjà été fait.

L’actuel Premier ministre, Lucas Papademos s’est exprimé dans les mêmes termes face au peuple grec, les incitants à faire un choix qui permette la constitution d’un gouvernement qui applique de manière efficace les réformes d’ores et déjà engagées. Selon lui, seule une coalition peut permettre de résoudre « les problèmes difficiles ».

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