Si près de la cérémonie de clôture qui désignera les grands gagnants de cette édition 2012 du Festival de Cannes, des favoris se détachent de la compétition et les langues se délient sur les films qui ont le plus touché.
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Une victoire de l’amour
Les deux grands favoris qui se détachent pour l’instant de cette édition 2012 sont les très sensibles Amour de Michael Haneke et De rouille et d’os de Jacques Audiard. Des amours différents mais plus forts que tout dans l’adversité, la belle relation d’un couple d’octogénaires face à la maladie et celle de deux écorchés vifs ne laissent pas indifférent.
La presse étrangère affiche une préférence pour le chef d’œuvre de Michael Haneke, alors que le cœur de la presse française balance, partagée entre une histoire bouleversante et les interprétations touchantes de notre Marion Cotillard nationale et de Matthias Schoenaerts.
Des acteurs à couper le souffle
Le Monde explique ainsi sa préférence : « A-t-on jamais vu Marion Cotillard plus juste, et donc plus belle, que dans ce film? Mesure-t-on toute la finesse de jeu qu’il faut à Matthias Schoenaerts pour s’incarner en une telle brute épaisse? Cette réussite s’explique simplement: sans rien édulcorer de leurs handicaps respectifs, le cinéaste montre que ses personnages sont infiniment plus grands que ce qui les réduit à ce qu’ils paraissent être. » Et Le Figaro place le film de Jacques Audiard en tête à l’aide d’un système de notation en « palmes » : 12 données par leurs critiques le hissent en tête de leur classement.
Une histoire qui traverse les âges
Amour a également ses fidèles partisans : L’Express réclame la victoire du film, d’un très franc « une Palme ou rien! », rejoint par Première, qui défend vaillamment son protégé : « Si Trintignant ou Riva n’ont pas un prix, il faudra gueuler à l’injustice…». Une presse qui prime surtout la sensibilité de cette histoire universelle, dans laquelle tout le monde peut se projeter. Libération écrit même : « Qui ne versera pas une larme à la vision d’Amour peut être raisonnablement traité de con ». C’est dit.
Rejeté
Au contraire, d’autres films mettent quasiment tout le monde d’accord, comme Paradis: Amour, qui s’est vu fustigé par la critique. Le Monde s’interroge sur la recevabilité du film, qui ne montrerait que les aspects les plus détestables de ses personnages. Première surenchérit en qualifiant le film d’« abominable pensum pseudo-satirique ». Un bilan très négatif pour le film d’Ulrich Seidl.
Rendez-vous le 27 mai pour le verdict sur ce choix cornélien.