La commercialisation du Truvada, premier traitement préventif contre le SIDA, a été recommandée, jeudi 10 mai aux États-Unis, par 22 experts. Cette décision ravive tous les espoirs, mais soulève aussi quelques craintes chez certains médecins et militants d’association contre le VIH.
[image:1,l]Un comité d’experts a autorisé, jeudi 10 mai, la mise sur le marché américain du Truvada, un traitement préventif contre le virus du SIDA, produit par le laboratoire américain Gilead Sciences.
Les experts ont recommandé la commercialisation du produit pour les « hommes homosexuels séronégatifs», les « couples hétérosexuels dont l’un des partenaires est séropositif», ainsi qu’aux « autres individus risquant d’être infectés en raison de leurs activités sexuelles ». L’Agence américaine des médicaments (FDA), qui n’est pas obligée de suivre les décisions du comité mais les approuve le plus souvent, a rendu sa décision le 15 juin 2012.<!–jolstore–>
L’efficacité du Truvada
Le Truvada, une combinaison de deux antirétroviraux, est un traitement déjà prescrit pour des personnes infectées par le VIH.
Un large essai clinique, financé par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), a été mené de juillet 2007 à décembre 2009 dans six pays, dont les États-Unis. Ce traitement préventif, à base de prise quotidienne de pilules, avait alors réduit de 44 % le risque d’infection chez les hommes homosexuels utilisant aussi des préservatifs. Le Truvada a également diminué le risque d’infection de 75 % chez les couples hétérosexuels dont l’un des deux partenaires était séropositif. Bémol cependant : si la posologie quotidienne du traitement n’est pas respectée, son efficacité chute considérablement.
Les craintes des associations
Médecins et militants d’associations de lutte contre le virus du SIDA redoutent qu’un sujet séropositif prenant du Truvada, soit moins vigilant sur le risque de transmettre le virus, et n’utilise pas systématiquement de préservatif au cours de rapports sexuels.
Le coût du traitement, estimé à 14 000 dollars par an, si on respecte strictement la posologie, constitue également un frein important. Certains craignent que des patients séropositifs n’utilisent le traitement que de manière occasionnelle.