Au début de la semaine, les Américains ont dû avaler des nouvelles économiques difficiles à digérer. Malgré tout leur effort, et malgré l’augmentation de la productivité sur le long terme qui profite à leurs employeurs, les familles américaines sont plus pauvres qu’elles ne l’étaient en 2007. Bien plus pauvres. Une nouvelle embarrassante pour le président-candidat Barack Obama ? Non… il lui a suffi de charger son prédécesseur, George W. Bush – qui a quitté le pouvoir il y a plus de 3 ans.
[Image:1,l]La Réserve Fédérale a rapporté qu’entre 2007 et 2010, les revenus de la famille américaine moyenne ont baissé de 7,7%, et que la valeur nette de leur patrimoine a diminué de 38,8%. Cela signifie que la famille américaine médiane « n’a pas plus de richesses aujourd’hui que dans les années 1990, effaçant les effets de deux décennies de prospérité continue, » explique le New York Times.
La Maison Blanche n’assume pas sa responsabilité
Ce n’est pas vraiment le message que le Président Obama voulait faire passer, juste 5 mois avant l’élection présidentielle lors de laquelle il compte bien décrocher un second mandat. Et donc la Maison Blanche était dans l’obligation de se justifier : deux conseillers économiques du président l’ont fait par l’intermédiaire d’un blog, rejetant, tout simplement, la faute sur le prédécesseur de Barack Obama, le Président George W. Bush.
Leur feuillet s’intitule « Du travail à faire, mais la richesse des ménages en hausse chaque année sous Obama. » Voici quelques extraits :
« La diminution de la richesse des ménages entre 2007 et 2010, selon l’Enquête sur les Finances des Consommateurs, s’est produite en 2008 – avant que le Président [Obama] ne prenne le pouvoir. »
« La richesse des ménages a augmenté régulièrement, chaque année, durant le mandat du Président Obama – avec une hausse totale de 23% en moyenne »
« La indice des valeurs industrielles, le Dow Jones, a augmenté de 56% depuis le 20 Janvier 2009 »
Des arguments peu convaincants
Si ces statistiques ont l’air convaincantes, d’autres le sont moins – citant des chiffres nominaux plutôt que des gains réels. Par exemple :
« Les fonds mutuels ont augmenté de plus de 65% depuis que le Président Obama a débuté son mandat, atteignant leur niveau le plus élevé en date en termes nominaux, au-dessus de leur pic avant la crise.»
« En 2011, l’Institut de la Compagnie d’Investissement a estimé à 27% la hausse du niveau nominal des retraites, de 2008 à 2011, atteignant leur plus haute valeur. »
On le lui accorde, l’inflation a été minimale pendant ces dernières années. Mais le président avait-il vraiment besoin d’utiliser des données nominales, seulement grossies du fait de l’inflation, pour donner l’impression de bonnes nouvelles ?
Le billet de blog – qui vaut le coup d’être lu – veille à ne pas suggérer que l’économie « va bien ». Il conclut ainsi : « Même avec ces gains solides, la richesse des ménages ne s’est pas encore remise de son écroulement pendant le pic de la crise financière en 2008. »
Global Post / Adaptation Annabelle Laferrère – JOL Press