Aride. Flou. Ingrat. Les éditorialistes se sont montrés sévères quant au discours de politique générale prononcé par le chef du gouvernement, mardi 3 juillet, devant l’Assemblée nationale.
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Des objectifs mais pas de moyens annoncés
Le Premier ministre devait tracer les contours de la politique à venir du gouvernement, mais pour Philippe Waucampt du Républicain Lorrain, il n’a fait que « décliner le catalogue des engagements de campagne de François Hollande […] on reste sur sa faim quant aux mesures envisagées. ». Un avis que partage Ivan Drapeau dans La Charente Libre, pour qui « Jean-Marc Ayrault n’a pas détaillé les recettes qui doivent lui permettre de réussir ce grand écart [la politique d’austérité] ». Pour la majorité de la presse française, le Premier ministre n’a réalisé qu’un survol des décisions à venir. Signe que les solutions envisagées par le nouveau gouvernement ne sont pas encore gravées dans le marbre ?
De la communication avant tout
Quoi qu’il en soit, certains voient malgré tout du positif dans ce que Patrick Fluckiger qualifie d’ « harangue » dans l’Alsace. Libération voit dans ce discours la fin de l’omni président et un « retour » du Premier ministre dans « ses fonctions ». Par ailleurs si Jean-Paul Piérot souligne dans l’éditorial de l’Humanité qu’il approuve l’idée selon laquelle « les efforts exigés pour tous seront répartis proportionnellement selon les revenus de chacun », il dit regretter la position trop rigoriste de l’ancien maire de Nantes. Et d’ailleurs si le Premier ministre n’a pas voulu prononcer le mot rigueur, Michel Lepinay – dans son édito pour Paris Normandie – ne croît pas à la communication du gouvernement : « [Ce] que le Premier ministre nous annonce [c’est] un serrage de ceinture général ».