La République islamique d’Iran bannit la consommation d’alcool, contraire à la religion. Pourtant, alors que le sujet est tabou, l’alcoolisme fait rage dans le pays grâce à la contrebande…
[image:1,l]
800 millions de dollars de contrebande
Cannette ou bouteille. Bon ou mauvais – voir toxique. Qu’importe le flacon, pourvu que les iraniens aient l’ivresse. De fait, chaque année ce sont pas moins de 800 millions de dollars qui seraient générés par la contrebande de vente d’alccol. Un chiffre qui n’est pas anodin, lorsque que l’on sait qu’à la troisième consommation, le régime se propose de financer votre cérémonie funéraire.
La lutte contre l’alcoolisme : une priorité pour le régime
La lutte contre l’alcoolisme est une priorité du gouvernement iranien. Le co-ministre de la Santé Baquer Larijani l’assurait lors de la Journée Internationale contre les Excès de Drogues et les Traffics Illicites : l’alcoolisme mérite plus d’attention que le diabète ou les problèmes cardiaques. Une attention toute particulière qui se traduit par le recours à des remèdes de premier choix : prison, flagellation, peine de mort. Consommation et trafic sont en effet sévèrement punis par la république islamique.
Plus que religieuse, une décision politique
Une approche répressive, qui, au vu de la progression de la contrebande – augmentation de 69 % des saisies cette année – ne fonctionne clairement pas. La consomation d’alcool en Iran, est un sujet tabou, car il est le symptôme d’une société qui est construite sur de nombreuses contradictions. Pour le sociologue Hosein Ghazian, c’est bien sûr une question de religion, mais avant tout une question d’intérêts politiques : « Si beaucoup de personnes consomment de l’alcool, cela signifie que la population n’est pas aussi islamisée que veut bien le dire le gouvernement, et dans ce cas pourquoi tolèrerait-elle un gouvernement islamique ? ». L’alcool serait-il le signe de la faiblesse de l’emprise religieuse sur la vie quotidienne des iraniens?