La région espagnole de Valence réclame de l’aide. Par effet domino, le spectre de la sortie de la zone euro revient au cœur de l’actualité espagnole. Si les banques espagnoles agitent largement les marchés depuis plusieurs jours, les pays européens en difficulté sont également touchés. Semaine noire pour les bourses.
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A peine le plan de sauvetage des banques espagnoles validé par Bruxelles, la zone euro s’embrase de nouveau face à aux nouvelles secousses de crise qui affolent le pays.
Une sortie de la zone euro n’est pas exclue
Vendredi 20 juillet, la région la plus endettée d’Espagne, Valence, appelait à l’aide et créait ainsi un vent de panique sur les marchés, craignant un effet domino sur toute l’Espagne. La péninsule ibérique n’est définitivement pas sauvée et le spectre d’une sortie de la zone euro revient dans l’actualité.
Et si cet effet domino condamnait à son tour les autres économies malades de l’Europe, à commencer par l’Italie ?
Malgré les perspectives positives de l’Espagne, dont les banques seront aidées directement par l’Union européenne, évitant ainsi au pays de creuser sa dette souveraine, la situation reste critique.
La situation économique espagnole empire
Le PIB espagnol s’est dégradé de 0,3% aux premier et deuxième trimestres atteignant 0,4%. Le chômage du pays a atteint le stade fatidique de 25% et les taux d’intérêts espagnols sur les marchés s’envolent jusqu’à leur plus haut point historique, aux alentours de 7,5% à échéance de 10 ans.
La situation du pays secoue les marchés et lundi 23 juillet, les banques européennes, toutes parties prenantes de la crise des banques espagnoles souffrent de ce regain de méfiance.
Après l’interdiction des ventes à découvert annoncée par Madrid, les établissements ont repris un peu de souffle mais pas assez pour rester optimiste.
La bourse s’affole
La banque Santander, après avoir chuté de plus de 5%, n’a plus reculé que de 1,31%. Quant à BBVA et CaixaBank, la première a perdu 2,23% quand la deuxième a réussi l’exploit de gagner 0,72%.
Dans le sillage des banques espagnoles, toutes les banques européennes ont vu leur taux dégringoler. En Italie, qui a également annoncé une interdiction des ventes à découvert, Unicredit a perdu 3,21% et Intesa San Paolo 5,49%. En France, lourde perte pour BNP Paribas qui a perdu 7,33%. Même constat chez Crédit Agricole (-6,53%) et Société Générale (-5,89%).
Triste programme pour l’Europe
Le même scénario se reproduit à chaque fois. Les inquiétudes montent quant à la force et la stabilité de la zone euro, les banques souffrent sur les marchés.
« L’Espagne affole les investisseurs car les banques de la zone euro sont toutes exposées à des degrés divers à la dette du pays, » commentait Andrea Tuni, analyste chez Saxo Banque, à l’AFP.
Et si l’aide accordée aux banques espagnoles, en trajet direct de l’Union européenne sans passer par la case souveraine, ne suffisait plus ? Si l’Europe devait se préparer à lancer une grande opération de sauvetage global du pays ?
Comme pour achever l’Espagne, le gouvernement madrilène a annoncé, vendredi 20 juillet, la hausse du taux de chômage pour 2012, et la poursuite de la récession pour 2013.
Lourd programme qui promet de nombreuses agitations boursières dans les semaines à venir.