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La Chine s’implante au Nigéria, pour le meilleur et pour le pire

02.10.2012 par La Rédaction
La Chine s’implante au Nigéria, pour le meilleur et pour le pire

Le prêt de 1,1 milliard de dollars consenti par la Chine au Nigéria pourrait aussi bien permettre de dynamiser l’économie locale en créant de nouvelles infrastructures, que corrompre les politiciens.

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« Où va l’argent ? Il y a un manque total de transparence »

C’est déjà une plaisanterie dans de nombreuses régions du Nigéria : si vous voyez un groupe de personnes construisant quelque chose, ils sont probablement surveillés de près par un homme coiffé d’un chapeau chinois.

La plaisanterie n’est peut-être pas drôle, mais elle a le mérite de rendre clairement compte d’une réalité : la Chine est l’un des principaux donateurs du Nigéria… pour le meilleur et pour le pire.

Comme le pays a accepté un prêt d’1,1 milliard de dollars en septembre 2012 pour construire des routes et des aéroports, les Nigérians espèrent que les fonds relèveront l’économie, et soulageront la crise sécuritaire quasi constante. D’autres, cependant, sont sceptiques. Ils craignent qu’un afflux d’argent liquide soit détourné par des fonctionnaires corrompus pour acheter les faveurs des entreprises chinoises – un phénomène auquel le Nigéria est depuis longtemps familier.

« Ces prêts continuent d’affluer et, pourtant, les routes n’ont pas été modernisées, n’ont pas été effectives », a déclaré à GlobalPost Bukhari Bello Jega, le directeur de recherche pour le Centre pour la recherche politique, l’éducation et le développement. « Alors, où va l’argent ? Il y a un manque total de transparence ».

Des projets d’infrastructures…

Le taux d’intérêt de ce prêt de vingt ans s’élève à 2,5% – moins que la plupart des prêts étudiants aux Etats-Unis. Le ministère des Finances a déclaré que le prêt serait utilisé pour la construction d’un nouvel aéroport à Lagos, la capitale économique du Nigéria, et pour le développement des technologies de communication à travers le pays. Un autre projet en cours est un système de métro léger [une sorte de tramway, ndlr] à l’intérieur et autour d’Abuja, la capitale construite à cet effet, où les loyers sont encore trop élevés pour le Nigérian moyen. Ce nouveau mode de transport en commun permettrait de réduire, pour les travailleurs – dont font partie de nombreux fonctionnaires – le nombre d’heures de déplacement par jour.

Fin septembre 2012, les autorités nigérianes ont annoncé que ce projet était complet à 22%, ralenti par la demande de compensation des villageois pour les parts de propriétés perdues à causes des nouvelles voies ferrées. Le métro devrait être sur pieds en 2015, et créera un million d’emplois, toujours selon les autorités.

Cent millions de dollars supplémentaires pour les infrastructures de communications sont aussi attendus pour 2015, le gouvernement ayant déclaré que cela aiderait aussi bien les forces de sécurité que les Nigérians à mieux partager l’information.

… qui restent souvent inaboutis

Les projets non aboutis d’infrastructures sont légion dans le pays. Quand on lui demande combien d’argent a été dépensé ces dernières années pour de tels projets, Kabir Mato, le directeur de l’Institut pour les études anti-corruption à l’université d’Abuja, semblait attristé.

« Vous feriez mieux de vous tenir à l’écart de ces statistiques horrifiantes : la performance s’oppose à la valeur réelle de l’argent », a-t-il averti. « Si vous faites cela, vous réduisez le risque d’hypertension… Mais je sais que c’est certainement une grande somme d’argent, et elle est annuelle ».

Faciliter le déplacement des Nigérians pourrait enrayer la pauvreté

Pour de nombreux jeunes Nigérians, la promesse d’une facilité de déplacement est excitante. « Les gens vont être capables de bouger d’un endroit à un autre », dit Opeyemi Agbaje, vint-neuf ans, dans un café d’Abuja. « Les gens peuvent aller travailler sans stresser. Donc je pense que c’est une bonne chose, si le but est de réaliser un système de transport réel. »

S’il était plus facile pour les gens et les marchandises de voyager, le Nigéria pourrait sortir de la pauvreté et de l’instabilité, ajoute Agbaje. Si plus de gens avaient du travail ou pouvaient accéder aux marchés, moins de personnes rejoindraient des groupes militants comme Boko Haram, condamné pour avoir fait 1400 morts depuis 2009.

Tout cela suppose, cependant, que les principaux escrocs ne s’emparent des ressources considérables du pays. Orison Frederick, assis près d’une pile d’ordures de la taille d’un petit immeuble, près de son village, avoue à GlobalPost qu’il n’attendait pas vraiment de changement. « Tout cela dépend de la manière dont ils vont faire usage du prêt », dit-il en haussant les épaules, « un des problèmes est la corruption ».

L’interférence occidentale dans les affaires africaines est de plus en plus mal perçue

Pour Jega, les problèmes de corruption mis à part, il est plus à craindre que les ressources du Nigéria soient aspirées par le pays le plus peuplé du monde. Mais l’alternative pourrait être pire.

« La Chine arrive avec les infrastructures. La Chine construit des écoles. La Chine construit des hôpitaux. La Chine construit des routes », dit-il, « alors que les Américains et les pays occidentaux ont souvent fourni des armes, AK-47 et tout ce que vous avez pour les Africains afin qu’ils s’entretuent ».

Le point de vue de Jega est né de la Guerre Froide, quand les Etats-Unis et l’Union Soviétique armaient les gangs du continent qui se battaient au nom du capitalisme ou du communisme, en fonction de celui qui payait la facture. Beaucoup d’Africains disent que c’est un problème qui persiste aujourd’hui sous d’autres formes.

Les chefs africains sont aussi de plus en plus frustrés par les « conditions » occidentales de prêt, comme le fait de garantir que l’aide ne sera pas utilisée pour blesser des personnes, ou celui de promettre une réforme du gouvernement. Depuis quelques années, beaucoup de chefs d’Etat africains disent que l’interférence occidentale dans les problèmes sociaux locaux est condescendante et leur vision souvent arriérée.

Lors d’une conférence de presse dans la capitale rwandaise l’année dernière, le président rwandais Paul Kagamé a été interrogé sur les critiques provenant des ONG Human Rights Watch et Amnesty International. « Je me fiche de ce qu’ils disent ou ne disent pas », a-t-il dit, ajoutant qu’ils devaient « aller se faire voir ».

Global Post / Adaptation : Anaïs Lefébure / JOL Press

La Rédaction


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