Le paquet de cigarettes à moins de six euros dans un bureau de tabac français n’existe plus. À partir du lundi 1er octobre, tous les produits du tabac – cigarettes manufacturées et tabac à rouler – augmenteront d’au moins 6,5%, soit la hausse la plus importante depuis 2003-2004.
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Dès le lundi 1er octobre, les paquets de cigarettes augmenteront de 6,5% à 7% suivant les marques, soit près de 40 centimes par paquet en moyenne. Pour le tabac à rouler, cette hausse dépasse 10%. Plus aucun paquet ne sera donc vendu en dessous des 6,10 euros dans les bureaux de tabac français.
Une augmentation significative
Cette hausse du prix du tabac, décidée par l’ancien gouvernement, et maintenue par celui de Jean-Marc Ayrault, est la plus importante depuis 2003-2004. Pour une personne consommant une vingtaine de cigarettes par jour, cela représente douze euros de plus par mois, soit 150 euros par an.
Un milliard d’euros de plus pour l’État
Cette mesure devrait rapporter un milliard d’euros supplémentaire à l’État. En 2011, le tabac, taxé à 80%, avait rapporté 13,8 milliards d’euros aux finances publiques. Cependant, les ventes de tabac en volume ont reculé de 3,2% depuis le 1er janvier, selon le blog Lemondedutabac.
Des hausses insuffisantes pour les anti-tabac
Cette augmentation reste toujours insuffisante pour les associations anti-tabac. Le Pr Yves Martinet, président du groupement Alliance contre le tabac, réclame des hausses « importantes et brutales avec une cassure dans le prix ». « Si c’est une hausse très progressive comme durant les cinq dernières années, cela a peu d’effet sur la consommation », a-t-il déclaré.
Conséquence : un recours aux buralistes étrangers ou au tabac de contrebande
Pour les buralistes, en revanche, la hausse est trop importante, puisqu’elle augmente davantage la différence de prix avec l’Espagne – où la marque la plus vendue coûte 4,25 euros – et avec l’Allemagne (5,16 euros) la Belgique (5,05 euros), l’Italie (4,90 euros) ou encore le Luxembourg (4,40 euros).
Conséquence, les fumeurs français risquent de se tourner de plus en plus vers les buralistes étrangers, ou vers les cigarettes de contrebande, moins chères mais plus dangereuses pour la santé.