L’art peut-il tout excuser ? L’artiste anglais Damien Hirst a utilisé des milliers de papillons dans le cadre de son exposition « In and Out of Love » à la Tate Modern de Londres. Les associations britanniques protectrices de la faune et de la flore l’accusent d’être responsable de la mort de 9000 d’entre eux.
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23 semaines d’exposition, 9000 papillons morts
Des milliers de papillons qui voltigent à travers deux pièces de la Tate Modern, sous les yeux ébahis des visiteurs. C’est l’oeuvre éphémère qu’a réalisée l’artiste contemporain britannique Damien Hirst, dans le cadre de son exposition In and Out of Love, du 4 avril au 9 septembre dernier. Pendant ces 23 semaines d’exposition, les visiteurs ont pu admirer des centaines de papillons exotiques, des Caligo ou encore des Heliconius, en liberté. Mais ce spectacle aurait entraîné la mort 9000 papillons, un chiffre révélé par les associations britanniques de défense et de protection de la faune et de la flore, notamment la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA). Pendant 23 semaines, 400 papillons ont été insérés chaque semaine dans la Room 5 de la Tate Modern, afin de remplacer les lépidoptères morts, écrasés ou bléssés par les visiteurs.
Pour le porte-parole de la RSPCA, « dans cette soi-disant “exposition d’art”, les papillons sont forcés de vivre dans l’environnement artificiel d’une pièce fermée pour toute leur existence ». Selon lui, « Il y aurait eu un tollé général à l’échelle de la nation si l’exposition avait impliqué d’autres animaux, comme des chiens ». Parmi ces papillons, des centaines d’espèces tropicales pouvaient vivre normalement jusqu’à neuf mois à l’état sauvage.
Damien Hirst, un artiste critiqué
Damien Hirst a souvent été contesté, notamment pour son goût pour la mort et la décomposition dans son art, ainsi que pour ses expositions présentant des animaux morts. L’exposition In and Out of Love à la Tate Modern présentait d’ailleurs la célèbre vache coupée en deux dans un cube de verre. La célèbre galerie londonienne n’en est pas à son premier scandale concernant la négligence des animaux. En 2009, une œuvre de l’artiste brésilien Cildo Meireles, présentant des aquariums, avait entraîné la mort de 12 poissons.