Des manifestations émaillées de violence, un vote étriqué signe d’une coalition divisée. Un sentiment de « déjà vu » à Athènes alors que le Parlement était saisi d’un énième plan de rigueur. Et il n’est même pas certain que cela suffise au déblocage de la prochaine tranche d’aide internationale.
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153 voix contre 128. Ce n’est que de justesse que le Parlement grec a adopté jeudi 8 novembre de nouvelles mesures d’économies dont le montant s’élève, cette fois, à 13,5 milliards d’euros. Une tragédie grecque au scénario désormais bien huilé : des manifestations contre l’austérité ont rassemblé des milliers de personnes, place Syndagma à Athènes, cœur du pouvoir politique.
La rue gronde…
Au deuxième jour d’une nouvelle grève générale – qui touchait notamment les transports en commun et les taxis -, 80 000 manifestants se sont rassemblés au cœur de la capitale grecque pour dénoncer la politique du gouvernement d’Antonis Samaras.
Des affrontements ont éclaté, cinq personnes ont été arrêtées et, pour la première fois depuis des dizaines d’années, la police a fait usage de canons à eau.
La contestation devrait se poursuivre, ont promis les syndicats.
De nouvelles mesures d’austérité
Réductions de salaires et de retraites, augmentation de deux ans de l’âge de la retraite à 67 ans, impôts supplémentaires, c’est la nouvelle potion amère que sont priés d’ingurgiter les Grecs, à bout.
Dans la matinée, on apprenait également que le taux de chômage avait atteint 25,4% de la population active en août. Plus de 1,2 des 10 millions de Grecs se trouvaient sans emploi. Particulièrement touchés, les 18-24 ans, dont 58% sont sans emploi.
Des conditions insuffisantes
Ces mesures d’austérité doivent permettre le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide de l’Union européenne à la Grèce, lundi 12 novembre à l’occasion d’une réunion de l’Eurogroupe.
Douche froide, quand le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, a estimé que les conditions pour ce déblocage n’étaient pas encore remplies par Athènes. « Tout n’est pas perdu, tout n’est pas gagné », a-t-il déclaré, laissant entendre que la Grèce pourrait être contrainte d’accepter un accord financier intérimaire.
L’Allemagne insiste pour que la Grèce adopte son budget pour 2013 avant le déblocage de la tranche d’aide supplémentaire. Le vote est prévu dimanche 11 novembre. Ensuite, certains pays, comme l’Allemagne, devront obtenir l’accord de leur Parlement pour débloquer les fonds.
D’après les autorités athéniennes, les caisses de la Grèce pourraient être vides le 16 novembre. La population grecque est à genoux.