Les séances de questions au gouvernement sont toujours un spectacle des plus divertissants. En direct sur les chaînes parlementaires, d’informations et France 3, les représentants de la Nation, députés et ministres, s’en donnent à cœur joie. A une heure du vote sur le projet de loi instaurant le mariage pour tous, la tension était palpable à l’Assemblée nationale, mardi 12 février 2013, et les mots du président Claude Bartolone ont sans doute dépassé sa pensée.
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Si les questions sont censées être au gouvernement, les députés apprécient tout particulièrement lorsque c’est le premier des ministres qui leur répond. Mais Jean-Marc Ayrault, comme tous ses prédécesseurs, accorde avec parcimonie le privilège d’obtenir une réponse de sa part.
« Ayrault, Ayrault ! »
Jean-Louis Borloo, président de l’UDI, venait de poser une question sur le budget européen et l’accord obtenu samedi dernier par les 27 à Bruxelles.
Eu égard à son rang – réel ou supposé -, Jean-Louis Borloo est de ceux qui revendiquent le droit à une réponse personnelle du locataire de Matignon. Or, ce mardi, c’est le ministre délégué aux Affaires européennes qui a été missionné pour lui répondre.
A peine le ministre délégué s’était-il levé pour s’approcher du micro que les députés centristes ont commencé à protester. Rapidement rejoints par les députés UMP, ils criaient « Ayrault, Ayrault ! » tout en quittant l’hémicycle.
Le mot de Maupassant…
C’est alors que l’on a distinctement entendu un « Abrutis ! » dans la bouche du président Claude Bartolone.
Pour se défendre d’une sortie déplacée, l’occupant du Perchoir a répondu : « Je parlais de moi, comme le dit Maupassant : « Il demeurait immobile, abruti d’étonnement et de souffrance ». »