Estimant que le thème de l’école n’était pas assez représenté dans le monde de l’art, Julian Germain, l’un des plus brillants photographes de la scène documentaire anglaise, a donc décidé de photographier les salles de classes de vingt pays. Du 14 février au 23 mars, la galerie parisienne « in camera » présentera ses photographies en couleurs à travers l’exposition « Classroom portraits ».
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Le déclic
Cela fait huit ans que Julian Germain travaille sur ce projet. Originaire du nord-est de l’Angleterre, il a sillonné les routes d’une vingtaine de pays entre 2004 et 2012, de l’Espagne aux États Unis, en passant par l’Argentine pour réaliser plus de 400 portraits de classes de primaire, collège et lycée.
Le déclic, il a eu le jour où il a accompagné sa fille pour sa première rentrée de classe, en 2004. « J’ai réalisé que je ne n’étais pas revenu dans une salle de classe depuis plus de vingt ans », se souvient le photographe. Il commence alors à réfléchir sur cette période de la vie « qui va de l’enfance à l’âge adulte, où l’école occupe une grande partie de notre quotidien ».
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L’éducation comme thème de travail photographique
Se rendant compte que l’univers de l’enseignement n’est pas bien représenté dans le monde de l’art – très peu de galeries et de musées consacrent une exposition à la représentation de l’école – Julian Germain décide de re-interprèter à sa manière la photo de classe traditionnelle. Qu’il se trouve au Brésil, au Nigeria ou au Yémen : il procède toujours de la même manière. Au début du cours, il entre dans la salle de classe, installe ses éclairages, puis quelques minutes avant la fin, il installe son appareil photo à l’endroit où l’enseignant se trouve normalement. Il ne change rien à l’organisation de la salle de classe, sauf si un élève est caché par un autre.
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Des yeux qui nous observent
Les photos frappent par leur profondeur de champ. Pour obtenir un tel résultat, le temps de pose doit être long, « 1/4 ou 1/2 seconde », explique Julian Germain. Les élèves, conscients de la présence du photographe, fixent l’objectif avec une « forte attention ».« J’attends qu’ils soient prêts et eux attendent que je déclenche », poursuit le photographe. Cet enchaînement milimétré « génère une atmosphère particulière » qui émane de la photographie. « En tant que spectateur, lorsque vous regardez la photographie, des dizaines de jeunes yeux vous observent ». En contemplant le cliché, le spectateur a la curieuse impression d’avoir pris la place de l’enseignant, transporté dans une salle de classe à l’autre bout du monde.
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