En Tunisie, la crise politique ouverte par l’assassinat de l’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd est-elle sur le point d’être réglée ? La perspective d’un gouvernement de technocrates comme proposé par Hamadi Jebali s’est évaporé, et Ennahda a désigné un successeur. Un choix approuvé par le président Moncef Marzouki.
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Ali Larayedh, c’est le nom du candidat choisi par Ennahda pour succéder à Hamadi Jebali, démissionnaire. Le président Moncef Marzouki a approuvé, vendredi 22 février, le choix du parti islamiste.
15 jours devant lui
L’actuel ministre de l’Intérieur dispose de 15 jours pour composer et présenter son gouvernement. Il est entendu qu’il ne s’agira pas d’un gouvernement de technocrates puisqu’Ennahda a rejeté la proposition faite par Hamadi Jebali, pourtant un de ses membres. Ensuite, pour devenir officiellement Premier ministre, Ali Larayedh devra obtenir la majorité de l’Assemblée nationale constituante (ANC), soit une au moins 109 sièges sur 217, une hypothèse probable puisque Ennahda et ses alliés disposent de 118 sièges.
Un représentant de la ligne dure
Alors qu’Hamadi Jebali était réputé modéré, Ali Larayedh est un représentant de la ligne dure. Prisonnier politique torturé sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, il rejette tout rôle politique pour les formations issues du pouvoir précédant la révolution de Jasmin.
Sa mission ne sera pas aisée puisque les manifestations se poursuivent et que de nombreux Tunisiens semblent déterminés à exprimer leur mécontentement devant les difficultés économiques et les tensions sociales que connait leur pays.