Habib Ellouze, un député du parti islamiste tunisien Ennahda (proche des Frères musulmans), aurait déclaré dans un entretien au journal le Maghreb : « On excise ce qu’il y a en plus, mais ce n’est pas vrai que l’excision supprime le plaisir chez les femmes, c’est l’occident qui a exagéré le sujet. L’excision est une opération esthétique pour la femme ». Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue…
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Dans un entretien au journal le Maghreb publié la semaine dernière, Habib Ellouze, un député du parti islamiste Ennahda, est cité comme tenant des propos d’une rare violence : « Dans les régions où il fait chaud, les gens sont contraints d’exciser les filles à titre de thérapie car dans ces régions, les clitoris sont trop grands et gênent l’époux », aurait-il lancé, selon le quotidien. « On excise ce qu’il y a en plus, mais ce n’est pas vrai que l’excision supprime le plaisir chez les femmes, c’est l’occident qui a exagéré le sujet. L’excision est une opération esthétique pour la femme », aurait-il estimé.
Et d’ajouter : « L’excision des filles est avant tout une question de chirurgie esthétique pratiquée dans les pays chauds et qui pourrait aussi éviter la puanteur de l’organe féminin ». Ou encore : « Comme l’a confirmé le prédicateur Wajdi Ghanim pendant sa visite au Yémen, où ce phénomène est très répandu, l’excision est une tradition sunnite et n’est pas une obligation religieuse mais il est préférable de la pratiquer. Au Yémen, où cette pratique est répandue, elle est appliqué en tant que sunna et non comme une obligation religieuse ».
Ennahdha se désolidarise
Suite à ces déclarations, le mouvement Ennahda a publié sur son site officiel un communiqué dans lequel il précise que les déclarations de Habib Ellouze n’engagent que lui et que cet avis personnel n’avait aucun lien avec le modèle de société tunisienne souhaité par le mouvement islamiste.
Habib Ellouz s’est alors dit agacé par le communiqué d’Ennahdha et a indiqué qu’il retrouverait et jugerait la personne qui se cachait derrière cette déclaration au sein du parti. Par ailleurs, il a précisé que ce dernier a été publié à l’insu du président du bureau d’information du Mouvement : « J’ai contacté Cheikh Rached Ghannouchi ainsi que le responsable de la communication au sein du parti, et ni l’un ni l’autre n’était au courant de la décision de diffusion de ce communiqué. Il y a eu erreur et je réclame que la personne qui y est derrière rende des comptes ! » a-t-il déclaré sur Mosaïque Fm. Drôle d’ambiance chez les islamistes tunisiens !
