Il était presque 15 heures – heure locale -, lundi 15 avril, lorsque deux explosions ont retenti sur Boylston Street, près de la ligne d’arrivée du marathon de Boston. Le bilan est loin d’être définitif : au moins trois morts – dont un enfant de huit ans -, plus de 140 blessés – dont au moins 17 dans un état grave. Pas de revendications mais la sécurité a été renforcée dans les principales villes du pays. Barack Obama a fait une déclaration solennelle depuis la Maison Blanche, l’émotion est grande, les États-Unis s’interrogent.
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C’est le plus ancien marathon annuel aux États-Unis. Créé en 1897, le marathon de Boston rassemble plusieurs dizaines de milliers de coureurs et des centaines de milliers de spectateurs chaque année pour le Patriots’ Day – jour férié célébrant les premiers combats pour l’indépendance des États-Unis en 1775. Un rendez-vous hautement symbolique pour les Bostoniens, pour tous les Américains.
« Under attack »
C’est alors que le plus grand nombre des coureurs achevaient les 42 km 195 que les deux bombes ont explosé. Deux autres bombes ont été retrouvées avant qu’elles puissent exploser. Une cinquième serait en cours d’analyse. Un incendie dans une bibliothèque de la prestigieuse université d’Harvard s’est aussi produite concurremment – un simple incident, ont estimé les autorités.
État de panique et état d’alerte à travers les États-Unis, à New York et Washington notamment.
Barack Obama prudent
Émotion nationale d’abord. Sans attendre, les drapeaux ont mis en berne sur les bâtiments officiels et, au Congrès, les sénateurs ont observé une minute de silence.
Vers 18 heures – heure de la côte est des États-Unis -, Barack Obama s’est adressé à la Nation depuis la Maison Blanche, où il avait suivi avec sa cellule de crise le développement de la situation.
Conformément à son habitude, Barack Obama s’est montré très prudent. Il s’est refusé à parler de « terrorisme » et n’a pointé du doigt aucun responsable.
Qui se cache derrière ces attaques : deux pistes
Ces actes de terrorisme sont-ils l’œuvre de terroristes internationaux ou nationaux ?
Le souvenir du 11-Septembre est dans tous les esprits. Certains n’ont pas tardé à prononcer le mot « Al-Qaïda ». Aucune preuve pour l’instant. Un Saoudien, blessé à la jambe, est interrogé par la police américaine à l’hôpital de Boston. Rien n’indique qu’il soit impliqué dans ces explosions.
Les engins explosifs ne comporteraient pas de C4, matière généralement utilisée par les terroristes islamistes. Ce point alimente l’hypothèse d’une piste nationale. Le marathon de cette année était un hommage aux victimes de la tuerie de Newtown, le 14 décembre 2012. Ces actes pourraient être aussi l’œuvre de militants d’extrême droite, tenants des thèses suprématistes ou « simples » opposants à la réforme de la vente des armes à feu promue par Barack Obama.
Columbine, Oklahoma City, Waco, Virginia Tech… Toutes ces attaques ou tueries ont eu lieu une troisième semaine d’avril. L’Amérique s’interroge et le FBI mène l’enquête.