En pleine guerre, Bijelic revient sur sa terre natale et travaille comme professeur de dessin à Bihac. Mais rapidement, il obtient l’envieuse place de scénographe au Musée National de Belgrade, en 1919. Et fonde sa propre école de peinture. Cela ne l’a jamais empêché de se consacrer à ses propres toiles, exposées dans des institutions très connues, au quatre coins du monde. Jovan Bijelic a laissé 981 oeuvres, en majorité des huiles et tempéras, 103 aquarelles, 52 pastels, 676 dessins, et 19 illustrations de livres. Mais les recherches ont prouvé que son oeuvre est plus importante encore.
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Avec ses condisciples Veljko Stanojevic, Dragomir Glisic, Milos Golubovic et Dragoljub Pavlovic, le génial peintre a réalisé une trentaine de portraits de la famille royale serbe, des Karadjordjevich en 1926, depuis exposés au Dôme de la garde royale.
Jovan Bijelic a aussi fait quelques essais littéraires, bien réussis. L’artiste a été un talentueux traducteur. Il a voyagé souvent à Berlin, Dresde ou à Prague, pour ses recherches et études.
Jovan Bijelic a fondé ou a été membre de très célèbres groupes artistiques : « La forme », « Groupe d’artistes » et « Libres et Indépendants ». Durant ses trajets, le peintre à visité plusieurs fois la France et l’Italie.
De nombreuses distinctions
Auteur de nombreuses chef-d’oeuvres impressionnistes, cézannistes, postcubistes ainsi que des toiles d’un réalisme traditionnel, Jovan Bijelic n’a pas négligé l’expressionnisme, ni l’art abstrait. A partir de l’an 1919, le peintre a exposé dans les plus prestigieuses galeries et institutions. Ses oeuvres les plus importantes sont dans le Musée National et Musé de l’art moderne à Belgrade, dans la Collection- souvenir de Pavle Beljanski à Novi Sad et d’autres centres culturels. Bijelic a obtenu, en 1936, le prix « Gece Kona », le Diplôme d’honneur à l’Exposition mondiale à Paris en 1937 et la Médaille du mérite en 1956. Bijelic a obtenu aussi le Prix d’Octobre de Belgrade, un an plus tard, et le Grand Prix de Bihac à la fin des années 50, ainsi que le « Prix de 7 juillet » pour sa carrière entière.
Devenu académicien en 1963, le grand peintre est mort à Belgrade, l’année suivante. La ville de Zrenjanin a organisé une conférence sur les contacts entre le peintre et leur cité, surtout autour de son séjour dans la colonie artistique d’Ecka. Olivera Skoko, historienne d’art, a expliqué les étapes de la longue et très riche carrière du peintre. Elle a aussi parlé de sa célèbre toile « Avant le soulèvement », achetée par le Musée en 1956. Le public, très nombreux, a assisté à la projection du film documentaire consacré à l’existence de l’artiste. Sa vie et son oeuvre furent présentées par le professeur Laza Trifunovic. Le film de 30 minutes a été produit et réalisé par la Radio Télévision serbe.