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Dessin de presse: «Au lieu de prendre une arme, je prends un crayon»

02.05.2013 par Mickael Lecarpentier
Dessin de presse: «Au lieu de prendre une arme, je prends un crayon»

Adjim Danngar, dit Achou, est un dessinateur de presse et auteur de bandes dessinées tchadien. Victime de menaces et de pressions, il se réfugie en France en 2004, échappant de justesse aux paramilitaires à l’aéroport. A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, vendredi 3 mai, Adjim Danngar nous éclaire sur la dégradation de la liberté d’expression dans son pays d’origine et les tabous auxquels sont confrontés les journalistes et dessinateurs.

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JOL Press : Racontez-nous vos débuts en tant que dessinateur de presse…

Adjim Danngar : J’ai commencé le dessin de presse en 2000 avec le journal Rafidi, un journal d’initiative jeune qui parle de la culture dans les collèges et les lycées. Trois ans plus tard, j’ai intégré le Miroir, un journal satirique, d’actualité politique qui donnait plus d’espace aux dessins de presse.

JOL Press : Quand est-ce que les choses se sont compliquées ?

Adjim Danngar : Lorsque j’ai commencé a travailler sur des sujets comme la guerre au Darfour et le commerce frauduleux détenu par la famille proche d’Idriss Déby. C’est à ce moment là que j’ai reçu des menaces, des intimidations, jusqu’à l’agression physique. Je ne pouvais plus supporter cette situation… Le 23 novembre 2004, je suis parti pour assister au salon de livre de Montreuil en France. J’ai échappé aux paramilitaires qui ont voulu m’arrêter à l’aéroport. Une fois arrivé en France, j’ai fait une demande d’asile.

JOL Press : Qu’avez vous fait à votre arrivée ?

Adjim Danngar : Quand je suis arrivé en France, j’ai connu six mois d’errance… J’ai ensuite intègrer l’association L’Afrique dessinée, un collectif qui laisse s’exprimer les dessinateurs sur l’Afrique. Ensemble, nous avons organisé des festivals et des expositions.

JOL Press : Quand est-ce que la situation de la liberté de la presse s’est-elle dégradée au Tchad ?

Adjim Danngar : Depuis les évènements de 2008, où les forces rebelles tchadiennes ont pris N’Djamena, la liberté de la presse s’est détériorée. Le Miroir a arrêté les dessins de presse. Il y a eu des menaces : lorsqu’il y a une instabilité politique, les journalistes sont les premiers à être menacés. Aujourd’hui, il y a des lignes rouges que les journalistes ne peuvent pas franchir, ils s’imposent une autocensure. Il y a eu aussi de nombreuses récupérations : beaucoup de journalistes sont entrés en politique. Il reste très peu de dessinateurs de presse aujourd’hui au Tchad. Et le peu qui reste tente tant bien que mal de survivre.

JOL Press : Quel est selon vous le rôle d’un dessinateur de presse ?

Adjim Danngar : Le dessinateur de presse est un citoyen qui s’exprime sur quelque chose qui ne va pas dans une société. Il est un indicateur de ce qui va ou ne va pas au niveau de la démocratie. Le dessinateur de presse est un formidable baromètre pour évaluer la liberté d’expression dans un pays. A travers son travail, le dessinateur dénonce les injustices. Au lieu de prendre une arme, je prends mon crayon pour m’exprimer sur ce qui ne va pas.

JOL Press : Quels sont les principaux tabous auxquels sont confrontés les dessinateurs de presse au Tchad ?

Adjim Danngar : Ce sont essentiellement des tabous religieux. Au Tchad, 54% de la population est musulmane. Pour certaines personnes, le simple fait de les représenter sur le papier, c’est déjà les envoûter : ils pensent que ce sont des démons que nous représentons sur les papiers. Les tabous concernent principalement les problèmes internes du Tchad.

JOL Press : Quels est le rôle des réseaux sociaux dans la circulation des dessins au Tchad ?

Adjim Danngar : Je tiens un blog depuis 2006 sur lequel j’ai publie mes dessins. Facebook me permet aussi de partager mes dessins sur l’actualité. Mais c’est un moyen très peu utilisé par les dessinateurs tchadiens.

JOL Press : Qu’est-ce qui fait la force d’un dessin de presse ? 

Adjim Danngar : Le dessin de presse est message universel direct. On n’a pas besoin d’être diplômé d’Harvard pour comprendre un personnage dans une situation improbable sur un dessin. Lorsqu’on ouvre le journal, le dessin est la première chose qu’on voit : il est tout de suite compris par le lecteur.

JOL Press : Comment travaillez-vous aujourd’hui ?

Adjim Danngar : Aujourd’hui je suis indépendant. J’ai des projets de bandes dessinées sur le long terme, et parallèlement, je tiens un blog. Même si géographiquement je suis loin du Tchad, je suis de près l’actualité. Je réagis sur ce qu’il se passe sur mon blog, comme dernièrement avec l’intervention du Tchad au Mali. Je perds la proximité, les amis et l’ambiance du Tchad, mais je suis toujours en lien avec mon pays d’origine.

JOL Press : Pensez-vous retourner un jour travailler au Tchad ?

Adjim Danngar : J’aimerais bien un jour rentrer au Tchad. Parce que, c’est chez moi. Mes frères et sœurs sont là-bas. C’est quelque chose d’évident. Mais aujourd’hui je vis ici, j’ai construit ma vie en France, des liens d’amitié… Je suis comme un citoyen français, même si je suis réfugié.

Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press

Mickael Lecarpentier


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