Amina Tyler, de son vrai nom Amina Sboui, a été condamnée, jeudi 30 mai, à 150 euros d’amende pour avoir tagué « Femen » sur un mur proche de la grande mosquée de Kairouan. Détenue depuis le 19 mai dans cette ville sainte située au sud-ouest de Tunis, la militante tunisienne devra rester en prison en attendant son prochain procès.
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150 euros d’amende
Interpellée dimanche 19 mai à Kairouan, où devait se tenir un congrès du groupe salafiste Ansar Al-Charia, Amina Tyler a été condamnée jeudi 30 mai à 300 dinars d’amende (150 euros environ) pour port illégal d’une grenade lacrymogène. « Un de ses avocats, Souheib Bahri, a indiqué que les accusations contre elle se fondent sur un décret beylical de 1894 qui prévoit des peines de six mois à cinq ans de prison pour détention d’engins incendiaires ou explosifs » ont précisé les Femen sur la page tunisienne du mouvement.
Le juge d’instruction chargé du dossier de la jeune tunisienne a indiqué avoir ordonné son maintien en détention en raison de nouvelles poursuites pour profanation de cimetière et atteinte aux bonnes moeurs qui pèsent contre elle.
Trois militantes arrêtées
Jeudi 30 mai, trois activistes des Femen (deux Françaises et une Allemande), ont mené une action devant le palais de justice de Tunis afin de demander la libération immédiate d’Amina Tyler. Agissant selon leur mode opératoire habituel, seins nus, les militantes ont toutes les trois été arrêtées et emprisonnées dans l’attente de leur procès, fixé au 5 juin. Elles seront jugées pour atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs : deux chefs d’accusation qui pourraient leur coûter jusqu’à un an de prison ferme. « Elles seront traduites devant le tribunal cantonal de Tunis le 5 juin (…) ce sera un procès, en audience publique » a déclaré à l’AFP maître Souheib Bahri.
Critiques
Les actions des Femen sont de plus en plus critiquées depuis quelques semaines. Après les Muslimah Pride, un groupe de femmes qui avait dénoncé leur « féminisme colonialiste », ce sont Les Antigones qui ont décidé de condamner les pratiques et la « démarche dégradante » des Femen. Les comparant à une « agence de communication » une dizaine de jeunes filles, drapées de robes blanches, ont tenté de se rendre au QG des « sextrémistes », samedi 25 mai, dans le but « d’ouvrir le dialogue ».