« La vie d’Adèle » avait déjà conquis le public et le jury de Cannes, lors de sa projection. Dimanche 26 mai au soir, le film du franco-algérien Abdellatif Kechiche a reçu la palme d’Or du 66ème Festival de Cannes.
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La 66ème Palme d’or du Festival de Cannes a été décernée au film du franco-algérien Abdellatif Kechiche, La vie d’Adèle, dimanche 26 mai 2013.
Une Palme d’or collective
Devant un public déjà conquis par le film, le président du jury de Cannes, Steven Spielberg, a salué « une très belle histoire d’amour » qui n’hésite pas à parler, parfois crument d’homosexualité, une première à Cannes.
« C’est une très belle histoire, un amour magnifique auquel tout le monde peut s’identifier, peu importe la sexualité », a ainsi déclaré Steven Spielberg, en remettant un prix conjointement attribué à Abdellatif Kechiche et aux deux actrices principales du film, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux.
Une grande mise en scène
Cette histoire d’amour entre deux femmes, librement inspiré de la bande dessinée « Le bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh, est-elle un avant-goût du cinéma de demain ? Si l’histoire n’a rien d’extraordinaire, c’est la mise en scène qui doit être saluée. Abdellatif Kechiche filme avec vérité et intensité cette romance fusionnelle et l’émotion des premières fois : premier baiser, premier acte sexuel, première rupture… En rapprochant sa caméra au plus près des personnages, le réalisateur intensifie leurs échanges, frôle la peau des jeunes femmes, leurs cheveux, laissant éclater leur sensualité.
« J’ai essayé de les filmer avec ce regard fasciné que j’ai sur l’harmonie du mouvement de ces corps, et j’espère montrer cette émotion et cette beauté que je ressens » explique au micro de France Info le réalisateur à qui l’on doit L’Esquive (2004) et La Graine et le Mulet (2007)
La Vie d’Adèle (Adèle Exarchopoulos), bascule le jour où elle rencontre Emma (Léa Seydoux), étudiante aux Beaux-Arts, celle qui lui fera découvrir le désir et lui permettra de s’épanouir dans son homosexualité. Face au regard des autres, Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve…« Cela faisait longtemps que je traînais cette idée avec moi, s’interroger ce qu’on appelle le coup de foudre, le premier désir » explique Abdellatif Kechiche lors de la conférence de presse cannoise.
Depuis sa présentation au Festival de Cannes, la presse plébiscite ce long-métrage et surtout la prestation des actrices : Adèle Exarchopoulos, révélation féminine du Festival, et Léa Seydoux qui forment un duo charnel.
Pas de politique dans La vie d’Adèle
En plein débat sur le mariage homosexuel, le réalisateur se défend de faire un film social, mais explique au contraire avoir essayé d’éviter « un contexte, un militantisme » en se concentrant davantage « sur la rencontre, la difficulté de vivre ensemble et la rupture ».
Cette romance lesbienne a conquis la Croisette et un réalisateur conventionnel comme Steven Spielberg, président du jury, a osé récompenser une telle œuvre.