Bonjour M’ssieurs-Dames,
L’Express est né le 16 mai 1953 pour certains alors que j’ai en ma possession le numéro 1 datant du 2 mars 1953. Les historiens le diront.
Le titre est fondé par Jean-Jacques Servan-Schreiber – JJSS et Françoise Giroud, comme supplément politique du journal » Les Echos « , fondé par le père de JJSS, Emile Servan-Schreiber. A sa création L’Express agit comme le « porte-parole » du président du conseil de l’époque, Pierre Mendès France, et permet l’adhésion d’une partie de la population à un régime qui était jusqu’alors jugé décevant.
En 1964, L’Express se transforme au format newsmagazine, qui inspireront plus tard Le Nouvel Observateur, Le Point, L’Evénement du Jeudi. L’Express devient le premier magazine d’information français sur le modèle du Time. Le journal se généralise de plus en plus et devient le reflet des changements de la société française. L’Express est le grand succès de la presse des années 1960.
La citation de JJSS » Dire la vérité telle que nous la voyons » devrait être inscrite dans toutes les rédactions !!!
Jean-Jacques Servan-Schreiber par sa conviction et son intelligence a fait venir des grands noms comme :
Albert Camus, Alfred Sauvy, André Malraux, Fernando Arrabal, François Mauriac, François Mitterrand, Françoise Sagan, Jacques Attali, Jean Daniel, Jean-Paul Sartre, Pierre Salinger, Raymond Aron, Robert Badinter, et tant d’autres…
JJSS, François Mauriac, Françoise Giroud en 1954
De nombreux journalistes y ont fait leurs armes : Jacques Derogy, André Bercoff, Jean-François Khan, Roger Priouret, Georges Suffert, Pierre Péan, Michèle Cotta, Catherine Nay, Anne Sinclair, Christine Ockrent, Yvan Levaï, Danièle Granet, Jean-François Bizot, Alice Morgaine, Jean-François Revel, Olivier Todd, Philippe Grumbach…
Madeleine Chapsal, Jean-Louis Servan-Schreiber, Christiane Collange, Jean Ferniot, formait la forteresse de JJSS.
J’ai eu la chance de travailler à L’Express comme collaborateur de JJSS de juin 1970 jusqu’au jour de la vente de L’express à Jimmy Goldsmith en 1977, ensuite j’ai continué avec lui pour d’autres aventures ( Défi Mondial, Centre Mondial Informatique )
Depuis 1977, Jean-Jacques ne croyait plus à la presse écrite à cause des nouveaux réseaux d’information, comme d’habitude il avait vu juste, c’était un visionnaire qui manque aujourd’hui.
Je souhaite un bon anniversaire à L’Express et mon soutien à Christophe Barbier afin qu’il n’oublie pas les messages des fondateurs et les grands noms qui sont passés par L’Express pour défendre les combats et les idées de notre société.
Pour cet anniversaire L’Express change. Parce que nous attendons plus d’un journal d’information, comme l’origine.
Christophe Barbier écrit dans son édito du nouveau numéro de L’Express du 15 mai :
Parce que vous espérez de la presse écrite une hauteur de vue, un standing élevé, une distinction, et non le rabâchage du » vu partout « . Notre journal entend répondre à cette question fondamentale : quels sujets méritent vraiment d’être imprimés ? Seuls les écrits restes, et ce qu’ils recèlent doit donc être au-dessus de toute facilité. Contre l’ » ‘infobésité « , cette malbouffe du cerveau qui nous fait avaler le moindre fait divers comme si il s’agissait d’une affaire d’Etat, tout en érigeant les starlettes de la télé-réalité au rang de philosophes des temps modernes, la presse doit se révolter, pour mettre dans la tête de ceux qui » font l’actu » le plomb qui servait jadis dans les imprimeries. L’Express dresse ses colères, ses idées et son inextinguible foi en l’humanisme, ( je rajouterai l’humain ) pour un autre mai fondateur. Oui, nous croyons que l’optimisme est un combat, qu’une plume peut changer le siècle, que les maux se guérissent aussi par les mots.
Ma réaction subite …
L’Express doit revenir comme avant avec des personnalités qui ont des choses à dire (sans être en campagne de promotion) et avec des journalistes curieux, informés ( sans google actu ) et sans copier et déguiser les dépêches de l’AFP ainsi que leurs confrères de la presse étrangère. Enfin, sortir du format des écoles de journalisme sans goût et sans odeur !!! du light.
La vraie université du journalisme, c’est le bistrot :on pause une question et on a la réponse immédiatement ( surtout pas les bars branchés pour les débranchés )!!! dédé
Sur les marches de L’Elysée
Photo de gauche prise par Jean-Régis Roustan ( photographe de L’Express ) et celle de droite par Benoît Lombrière